27/12
Le Tout Sauf Free est toujours en marche
Ainsi que le note Marianne, dans un article intitulé « Le TSF, tout sauf Free, d’Orange, SFR et Bouygues Telecom » : « pour le triopole composé d’Orange, SFR et Bouygues, il s’agit évidemment de verrouiller le marché à 18 mois de l’arrivée des offres mobiles de Free. L’arrivée de l’empêcheur de marger en rond dans l’internet haut débit a considérablement pesé à la baisse sur les prix des abonnements. »
L’Autorité de la concurrence, qui a pourtant autorisé récemment Orange à proposer des offres de convergence, expliquait les risques que cela engendrait : « les offres de convergence présentent un risque de verrouillage, non plus uniquement des clients, mais des foyers : lorsqu’un foyer dispose d’un abonnement Internet haut débit et de plusieurs abonnements mobiles, les avantages techniques ou tarifaires des offres de couplage et de convergence incitent ses membres à migrer vers le même opérateur pour tous leurs besoins. Or ce mouvement a de fortes chances d’avantager mécaniquement les opérateurs qui disposent des meilleures parts de marché (« effet club ») »
Cette évolution des choses est un échec cuisant pour la Loi Châtel qui, dans une de ses dispositions phares, souhaitait faire diminuer le nombre de forfaits à engagement de 24 mois. Or c’est tout le contraire qui se produit. Alors que 69 % des abonnés au mobile avaient opté pour des contrats de 24 mois fin 2007, cette proportion est passée à 73% fin 2009. Pire, alors que ce type de contrats était principalement proposé pour des abonnements mobile, il s’étend maintenant aux abonnements ADSL, avec les offres quadruples play.
Parmi les gros opérateurs, Free, qui devrait sortir ses premières offres mobile en janvier 2012, va donc se retrouver face à des opérateurs qui auront "verrouillé" leurs abonnés, non seulement dans le mobile, mais également dans l’ADSL.
Dans ce contexte, comment expliquer que l’Autorité de la concurrence et l’ARCEP, qui ont permit à Orange de proposer des offres quadruple play, ne permettent pas également à Free de proposer le même type d’offres le plus rapidement possible. Et la réponse serait simple, il suffirait d’obliger les opérateurs actuels de négocier avec Free un contrat de MVNO sur les parties du territoire qu’il n’aurait pas encore couvertes en 3G.
Comme le notaient à juste titre Numéricâble et Virgin Mobile, qui s’étaient retirés de la course à la 4ème licence 3G, « si on donnait à Free une chose à laquelle nous n’avons pas eu droit, ce serait injuste. Quand on va investir 1,5 milliard d’euros, on apprécie que les règles du jeu soient claires. » Seulement, pour le moment c’est l’inverse qui se produit. Free a acheté une licence dans un contexte ou l’opérateur dominant (Orange) ne pouvait proposer des offres de convergence, alors qu’il y est maintenant autorisé.
Reste à savoir si l’Autorité de la concurrence laissera les choses en l’état ou si elle va permettre aux différents opérateurs de combattre avec les même armes. Ce serait un grand retour en arrière pour les consommateurs que de retrouver dans l’ADSL le modèle du mobile, dans lequel 3 opérateurs s’arrangent pour se partager de plantureuses marges.
Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox
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