Free se défend et explique pourquoi il a mis fin au télétravail
Pas de “PSE déguisé” (plan de sauvegarde de l’emploi), Free assure que la fin récente du télétravail dans ses centres d’appels a été décidée afin de se protéger contre les cyberattaques dont la dernière en date, massive, a laissé des traces.
Il existe bien un lien entre la cyberattaque d’ampleur qui a touché Free mi-octobre et sa décision fin novembre de mettre fin au télétravail dans ses centres d’appels. Interrogé par Mediapart, l’opérateur a assuré avoir arrêté le travail à distance pour de nombreux collaborateurs afin de rehausser les conditions de sécurité, à la suite de la fuite des données de 19 millions de ses abonnés dont 5 millions d’IBAN. Un de ses outils de gestion avait alors été pris pour cible.
« Nous avons décidé de mettre fin aux accès à distance à nos outils CRM [outils de relation clients – ndlr] sur le périmètre de l’assistance […] dans un but précis : mieux nous protéger contre les cybermenaces. Il n’y a pas d’agenda caché derrière cette mesure », assure Free.
De leur côté, les syndicats qui ont appelé le 9 décembre dernier les salariés des centres d’appels Free à Marseille, Bordeaux et Paris à faire grève, dénoncent une volonté continue de la direction de faire partir les salariés des centres d’appels dont le nombre a chuté de 20 % lors des trois dernières années, au profit des mini centres d’assistance de proximité Free Proxi. Lancé officiellement en 2022, ce service sur lequel mise aujourd’hui l’opérateur, compte déjà plus de 2000 employés répartis partout dans l’Hexagone.
En réponse aux syndicats, Free persiste et signe : « Il n’y a pas de “PSE déguisé”, mais des évolutions organisationnelles qui ont toujours été réalisées en concertation avec nos élus, et en toute transparence avec nos salariés » . Et d’ajouter : « La baisse de l’effectif de la “relation abonnés” en France s’est opérée par un turn-over naturel. En complément, des centaines de collaborateurs ont souhaité bénéficier d’une mobilité interne vers d’autres filiales.»
En perte d’influence, les représentants syndicaux estiment que derrière la mise en place des Free Proxi, se cache une volonté de la part de l’opérateur, de réduire leur poids tout en réduisant au maximum la solidarité collective. D’après eux, ces centres de 10 conseillers n’ont pas d’obligation d’élire de représentant du personnel, il serait alors plus difficile de faire respecter ses droits. Un “plan mobilité” incite aujourd’hui à basculer vers le service de proximité de Free permettant à chaque salarié volontaire de toucher 2 000 euros, indique par ailleurs un délégué syndical CGT de Centrapel.