5G : il n’y a pas d’urgence, selon UFC-Que Choisir
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir estime qu’il faut attendre les conclusions de l’Anses avant de se lancer dans la 5G. Elle invite également la DGCCRF à garder un oeil aux pratiques marketing des opérateurs autour de cette nouvelle technologie.
Certains comme le fondateur de Free estiment qu’il faut déployer rapidement la 5G, car le pays en a besoin pour sa compétitivité, mais aussi parce que les utilisateurs expriment le besoin d’une meilleure connectivité. D’autres réclament au contraire un moratoire pour évaluer les risques sanitaires et environnementaux. UFC-Que Choisir rejoint le second camp, estimant qu’il ne faut pas se précipiter.
Il faut attendre le rapport de l’Anses
Rappelant l’absence de données sur les risques sanitaires concernant l’usage de la bande des 3,5 GHz, l’UFC-Que Choisir demande d’attendre le rapport de l’Anses sur les éventuels risques sanitaires liés à l’exposition des ondes de la 5G, dont la publication est attendue au premier trimestre 2021. “Il serait inacceptable que son exploitation commerciale puisse débuter avant”, juge l’association de consommateurs. Lors d’une table ronde, Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses, a toutefois prévenu qu’“on ne pas démontrer qu’il n’y a pas de risques” et qu’il n’y aura donc pas de réponse tranchée facile à interpréter par les pouvoirs publics.
L’UFC-Que Choisir rappelle par ailleurs que “l’évolution des infrastructures permettant à la 5G de réellement se démarquer de la 4G grâce à un temps de latence fortement réduit n’est pas attendue avant 2023”, mais aussi que “la congestion des réseaux 4G n’est pas à craindre avant 2022, de l’aveu même des opérateurs”. Deux raisons supplémentaires mettant “en évidence l’absence d’urgence à ce que la 5G soit déployée et commercialisée”.
Il faut réguler la consommation
Au-delà de la sensibilisation des consommateurs quant à leur usage du numérique, l’UFC-Que Choisir estime qu’il y a des marges de manœuvre du côté des professionnels pour éviter la croissance non maîtrisée de la consommation de données et donc de consommation énergétique
L’association de consommateurs cite la présence de publicité qui représenterait 50 % de la consommation de données mobiles sur certains sites. Elle évoque également les définitions plus élevées sur ces publicités ou sur les contenus qui “alourdissent la consommation de données sans amélioration, ou si peu, de la qualité perçue par les consommateurs”, réclamant ainsi à l’Arcep d’axer ses travaux “sur le gaspillage de données mobiles causé par les professionnels”, que ce soit “la publicité imposée aux consommateurs” ou “la surenchère technologique en termes de qualité d’affichage”.
Il faut surveiller les dérives marketing
Avec la 5G dont les débits pourront énormément varier selon la fréquence utilisée, l’UFC-Que Choisir invite enfin la DGCCRF à encadrer “strictement la communication commerciale des opérateurs” pour éviter que la 5G ne soit survendue. Elle suggère notamment d’interdire “qu’un opérateur puisse promouvoir dans des campagnes marketing locales une 5G aux débits mirifiques dans des zones où elle sera uniquement fournie via une fréquence ne permettant que des débits au mieux au niveau de la 4G”.
Source : UFC-Que Choisir