Free “ne sera jamais à vendre” et se dit prêt à saisir une opportunité en France
Thomas Reynaud, directeur général de maison-mère de Free révèle qu’Iliad saisira “une opportunité de grandir en France ou en Europe” si elle se présente.
La consolidation en France n’a pas pris la tournure que certains aurait espéré. Aucun des quatre grands opérateurs n’a pour le moment réussi à racheter l’un de ses concurrents direct, le sujet refait régulièrement surface depuis dix ans, quelques opportunités se sont présentées, des discussions ont eu lieu sans aboutir. A la place, certains acteurs du marché comme SFR et Bouygues Telecom ont opté pour le rachat de plusieurs MVNO.
Une question se pose souvent, le passage à trois opérateurs est-il inévitable en France ? En février 2022, la réponse était oui pour Patrick Drahi, fondateur d’Altice, maison-mère de SFR. Si aucunes discussions n’allaient dans ce sens sens, le magnat des télécoms a rappelé avoir lui-même tout tenté pour racheter ou s’allier à un autre de ses concurrents, tout en précisant “qu’il aime bien insister dans la vie et qu’il n’est pas pressé”. Car pour lui, cette consolidation devrait bien avoir lieu, car les opérateurs français sont trop petits pour lutter contre leurs concurrents américains et risquent de se faire racheter par un opérateur étranger.
Ce 30 août, le directeur général d’Iliad, interrogé sur le sujet par Ouest France, s’est montré quant à lui catégorique concernant Free tout en se disant prêt à une acquisition si une fenêtre de tir se présentait : “La question d’une éventuelle consolidation est un serpent de mer depuis dix ans. Mais j’ai deux convictions très fortes. D’abord, Free ne sera jamais à vendre. Ensuite, si une opportunité de grandir se présente en France ou en Europe, nous la saisirons”, a déclaré Thomas Reynaud. Aujourd’hui, Orange, Free et Bouygues Telecom affichent une rentabilité qui les rend quasiment hors d’atteinte. Du côté de SFR, la situation est diamétralement opposée.
L’opérateur doit réduire sa dette de 23,8 milliards d’euros. En parallèle, Altice et son propriétaire sont actuellement sous le feu des projecteurs, pour les mauvaises raisons. Frappé par une affaire de corruption au Portugal, le groupe doit aussi donc faire face à une très mauvaise passe chez SFR. Début août, Patrick Drahi est sorti du silence en déclarant aux analystes “avoir la capacité de désendetter” son groupe, c’est aujourd’hui “sa priorité absolue”, Il est aujourd’hui pour lui primordiale de redresser l’opérateur français, mais aussi de céder des actifs non stratégiques comme la vente de data centers au Portugal et en France ou encore de parvenir à un rachat de dette à bas prix.
A la question de savoir si Free regarde le dossier SFR, Thomas Reynaud botte en touche : “Je lis la presse comme vous. Mais, notre modèle de développement en France repose d’abord sur de la croissance organique avec des gains de parts de marché.”