Les spams vocaux, ou ping calls, restent un vrai problème
Les ping calls, ou spam vocaux, perdurent. Qu’est-ce que c’est ? Quels sont les mesures en place et les bons réflexes à adopter face à cette menace ?
Vous avez probablement déjà fait face au phénomène des ping calls, ou spam vocaux. Il s’agit d’un appel court effectué depuis l’étranger, empêchant le décrochage par le destinataire (une seule sonnerie) et incitant à rappeler pour le faire atterrir sur un serveur vocal ou à un centre d’appels.
Dans les grandes lignes, l’arnaqueur fait en sorte de se retrouver sur la chaîne d’acheminement des appels internationaux, au même titre que le millier d’opérateurs transits existants et acheminant les appels entre l’opérateur de l’appelant et celui de l’appelé. Il peut ainsi y avoir jusqu’à 10 intermédiaires qui récupèrent chacun une partie du coût facturé à l’abonné, lors d’un appel à l’international. Sauf qu’au lieu d’acheminer les appels, l’arnaqueur va les détourner. Le but sera de maintenir l’abonné le plus longtemps possible en ligne pour engranger le maximum d’argent.
En Europe, un utilisateur reçoit entre 1 et 5 ping calls par mois. À l’échelle de la France et en s’arrêtant à 2 appels par mois, cela fait environ 1,5 milliard d’appels potentiels en un an. Si seulement environ 10 % des appels entraînent un rappel, si la personne raccroche dans 99 % des cas au cours de la première minute et si elle ne retrouve pas facturée des milles et des cents, le nombre de ciblées augmente la probabilité d’un petit pactole pour l’arnaqueur. Surtout en sachant que les appels ne coûtent rien en l’absence de décrochage.
Pour Xavier Lesage, de la société Araxxe, spécialisée dans la lutte contre la fraude téléphonique, interrogé par Le Monde, “il y a un manque d’éducation” du côté des utilisateurs qui rappellent “malgré l’indicatif international”. “En France, c’est compliqué pour un fraudeur de vivre longtemps. Mais il est impossible d’intervenir depuis la France pour un fraudeur établi à l’étranger. Et comme on parle de centaines de millions d’appels qui prennent potentiellement des centaines de routes différentes, il est de surcroît impossible de l’identifier”, explique Xavier Lesage.
Du côté des opérateurs, on s’active pour lutter contre le fléau. Free a indiqué avoir mis en place des solutions de filtrage pour ses abonnés, bloquer les appels lorsqu’un même numéro appelle en nombre ses abonnés et faire en sorte de choisir les meilleurs opérateurs de transit, tandis qu’Orange estime avoir marginalisé le phénomène “en privilégiant, pour son trafic international, des routes directes et des opérateurs de transit de confiance”. Rappelons enfin que vous pouvez signaler tout spam vocal grâce à la plate-forme 33700.
Source : Le Monde