Vivendi – Mediaset : une opposition qui ne passe pas que par les chiffres
Vivendi a annoncé hier avoir mis son plan a exécution et avoir atteint le seuil des 25 % du capital de Mediaset. Mais l’opposition entre les deux groupes est bien réelle et se poursuit, comme le rapporte Le Monde.
Suite à une entrevue du 16 décembre, entre Arnaud de Puyfontaine de Vivendi et Pier Silvio Berlusconi, vice-président du conseil d’administration de Mediaset, qui n’a duré qu’un quart d’heure, le Français a évoqué l’intérêt des deux groupes à travailler ensemble. Mais du côté de Mediaset, on a indiqué qu’il fallait régler leur conflit sur Mediaset Premium, dont Vivendi avait dénoncé l’accord signé en avril.
Fininvest a demandé lundi l’intervention du gendarme de la Bourse italienne
Arnaud de Puyfontaine a ensuite déclaré, concernant Mediaset Premium, "c’est comme si vous étiez invité dans un restaurant trois étoiles et que vous vous retrouviez dans un McDonald’s", ceci vise donc à signaler que les pertes réelles de la filiale étaient plus importantes que prévu.
Fininvest, propriétaire de 40 % des droits de vote, a demandé lundi l’intervention de la Consob, le gendarme de la Bourse italienne. De son côté, la holding de la famille Berlusconi, qui accuse Vivendi de manipulation de cours, avait présenté à l’autorité son argumentaire. Elle y a rajouté des éléments au dossier, déjà déposé devant le tribunal de Milan, dans lequel elle conteste la rupture du contrat par Vivendi.
Vivendi ne pourra pas dépasser les 30 % sans lancer une OPA
Silvia Berlusconi, qui reste l’actionnaire majoritaire de Fininvest, est sorti de son silence. Il rappelle "la cohésion la plus forte de sa famille" face à "une opération hostile". Mais Vivendi reste optimiste et pense que les deux groupes audiovisuels de taille moyenne ont intérêt à s’allier, pour peser en Europe face à Bertelsmann ou Sky.
Vivendi souligne cependant deux fragilités chez Mediaset : sa rentabilité économique et sa gouvernance. Silvio Berlusconi va céder sa place et ses enfants auraient des désaccords. Mais Vivendi ne pourra pas dépasser les 30 % sans lancer une OPA sur Mediaset. Ce qui serait surprenant puisque les acquisitions de M. Bolloré ont fait monter l’action.
Le Français espère maintenant convaincre les actionnaires minoritaires de contester le management des Berlusconi, qui essayent de renforcer leurs positions, mais la voie reste étroite pour Bolloré.