La question de la monétisation de la 4G se pose toujours en Europe
La 4G était l’un des espoirs des opérateurs télécom. Avec cette nouvelle technologie, ils allaient pouvoir renouer avec la croissance des revenus et des marges. Trois ans après, la question de monétisation du très haut débit mobile reste sans réponse.
Selon le cabinet Raymond James, les 50 premiers opérateurs ont enregistré en moyenne une baisse de 0,5% de leur chiffre d’affaires mobile au premier trimestre. Cela reste décevant compte tenu de la pénétration de la 4G et la hausse croissante du volume de date échangées. Les operateurs ont tendance à gonfler les enveloppes data sans augmenter les prix. En France, c’est Free qui a dégainé cette manière de faire en passant le plafond de consommation de 20 GO à 50 GO. La semaine dernière, c’est Bouygues Télécom qui s’est engouffré dans la brèche avec des forfaits avec weekend data illimitée.
Au Pays Bas, c’est T Mobile qui octroie gratuitement 8 GO sur son offre 12 GO. Au Danemark,, Telenor a augmenté les plafonds de ses forfaits. « C’est la tendance un peu partout en Europe, sauf en Espagne », explique Stéphane Beyazian, chez Raymond James. Le message envoyé à destination des consommateurs peut néanmoins être ambigu. « Ce n’est pas forcément une bonne idée d’offrir trop de data dans les forfaits. On laisse à penser que la data ne vaut pas grand-chose, regrette un dirigeant d’opérateur français. Or il y a un réseau et des investissements derrière. Ce n’est pas rien, cela a un coût. » Reste à savoir si ce type d’offre peut se généraliser chez tous les opérateurs.
Alors faut-il offrir ou non la data en plus ? En Finlande, on monétise la data. Pour bénéficier de la 4G, ses clients paient un supplément de 8 euros mais ont une consommation illimitée. Résultat : l’opérateur vient d’enregistrer une croissance des revenus de 8 %, avec seulement un quart d’abonnés 4G. Et la consommation moyenne par abonné s’élève à 8 GO.
Source : Les Echos