22/11
Après le scandale de la NSA : la DGSE et les opérateurs français mis en cause
Selon un document interne des services secrets techniques britanniques (GCHQ), "un opérateur de télécommunication français" collabore étroitement avec la Direction Générale de la Sécurité Extérieure. C’est encore une fois Edward Snowden qui s’est procuré ce document soigneusement classé dans les archives de l’agence américaine, la NSA.
Ainsi l’ex opérateur historique, désormais Orange, travaille avec la DGSE pour améliorer les moyens d’interception et d’écoutes sur les réseaux de télécommunications et pour pouvoir contourner les systèmes de cryptage de données qui circulent dans leurs "tuyaux". Plus encore selon ce document, la DGSE disposerait d’un accès total et sans limite au réseau d’Orange ainsi qu’à tous les flux qui y transitent.
Cette dernière collectant massivement les données françaises et étrangères qui circuleraient par ces réseaux met ensuite à disposition l’ensemble de ces données aux agences de renseignements françaises. Elles sont également partagées avec les agences de renseignements "alliées", comme le GCHQ au Royaume Uni.
L’opérateur historique propriétaire de la grande majorité ADSL, aurait-il ainsi également accès aux flux de données des autres opérateurs Free, Bouygues et SFR qui louent la boucle locale d’Orange ?
Pour un cadre attaché à la direction des réseaux "la DGSE est en contact avec l’ensemble des opérateurs français".
L’ensemble des filiales d’Orange à l’étranger sont également concernées, l’opérateur jouant même dans certains cas des rôles stratégiques lors d’opérations militaires les dernières en date étant au Mali et en Centrafrique."
Selon, un ancien chef de services des renseignements français interrogé par Le Monde, "le rapport entre France Télécom et la DGSE n’est pas de même nature que celui révélé dans le programme Prism de la NSA, qui a des liens contractuels avec les géants d’Internet".
C’est ainsi que l’on apprend que c’est un lien qui existe depuis plus de 30 et qui est pérennisé par un très petit nombre de personnes habilitées "secret-défense". Stéphane Richard au courant de ces pratiques, a indiqué que ces personnes "peuvent avoir à gérer, au sein de l’entreprise, la relation avec les services de l’Etat et notamment leur accès aux réseaux, mais elles n’ont pas à m’en référer. Tout ceci se fait sous la responsabilité des pouvoirs publics dans un cadre légal."
Même discours du côté de l’Etat qui confirme à demi-mot le rôle de "délégataire de service public" d’Orange et sa contribution à la sécurité du territoire.
Source : Le Monde