La fibre optique irriguera t-elle la totalité du territoire français ?
La gazette des communes consacre un dossier sur le déploiement du très haut débit en France. S’il est clair que le réseau cuivre supporte de moins en moins les nouveaux usages de l’Internet, le déploiement de la fibre optique en France n’irrigue pas encore la totalité du territoire. Et rien n’est gagné même si l’objectif du gouvernement fixe une couverture du territoire en fibre optique à 70% d’ici 2020.
En ce qui concerne le déploiement du très haut débit, les inquiétudes demeurent même si la France est l’un des premiers état de l’Union Européenne à avoir défini les règles relatives au développement de la fibre optique en zone denses et peu denses. De plus, il n’est pas certain que le Programme national « très haut débit » suffira à lui seul à supporter l’ensemble du déploiement. En effet, les 2 milliards affectés au THD dans le cadre du grand emprunt ne couvriront peut être pas la totalité des dépenses de génie civil quand on sait que le coût moyen d’une prise en FTTH dans une ville de 100 000 habitants est de l’ordre de 470€ et 3300€ pour une prise en zone rurale (critères de l’Insee). Enfin, le très haut débit manque d’abonnés. En 2010, on comptait 468 700 abonnés sur 5,9 millions de foyers raccordables.
La France accuse un retard dans ce domaine. Cependant, l’IDATE constate que les chantiers de rénovation du câble et de construction de réseaux FTTH sont déjà bien engagés même si le taux d’abonnés reste à la traîne. Fin 2010, 8% des prises installées étaient connectées à une offre très haut débit, pour un taux de pénétration moyen, tous pays européens confondus, de 17,5%.
Quant au financement, le cadre réglementaire posé pour l’ensemble du territoire demande surement à être affiné au regard de la stratégie des opérateurs privés. Fin 2006, Free ouvrait le bal en annonçant sa volonté de construire ses propres infrastructures en fibre optique dans plusieurs villes de France. Depuis, le souffle retombe même si le gouvernement a demandé aux opérateurs nationaux de communiquer, avant le 31 janvier 2011 leurs intentions d’investissement en fonds propres dans les zones peu denses afin d’aider les collectivités locales à établir leurs schémas directeurs d’aménagement numérique.
L’opérateur historique a annoncé qu’il prévoyait d’investir 2 milliards d’euros pour commencer à fibrer 3600 communes d’ici 2015. De son côté, Free a déclaré une dépense de 1 milliard d’euros pour l’installation de 4 millions de prises entre 2009 et 2012. Enfin, SFR prévoit un investissement de 500 millions en zone très denses.
Les initiatives existent mais cela est au détriment des zones moins denses. C’est dans ce contexte que les investissements publics et privés devraient s’élaborer même si rien n’est encore décidé pour le partage entre les fonds privés et les fonds publics. Face à cette difficulté, il faudra aussi trancher sur la montée en débit du cuivre ou le « tout fibre » tout de suite dans les territoires ruraux. Dans le cas d’une montée en débit cuivre, la solution du chipset VDSL2 (la norme VDSL 2 qui permet d’atteindre des débits de 100 Mbits/s en voie descendante et 50 Mbits/s en voie montante) pourrait être intéressante pour les abonnés situés à moins de deux kilomètres de leur NRA. Une situation malheureusement peu commune aux habitants des zones rurales.
Source : La Gazette des Communes