L’Etat demande des explications à Uber après la révélation du piratage massif de ses données qui remonte à 2016
Uber a avoué la semaine dernière avoir caché pendant près d’un an le piratage massif de données dont il a été victime en 2016. Le Secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, demande à ce que le géant américain s’explique officiellement et communique sur le nombre de clients français dont les données ont été compromises.
“Face au danger que représente l’exploitation de ces données, je souhaite vous exprimer mon inquiétude quant à l’éventuelle présence en très grand nombre de clients et chauffeurs français dans ces listes […] Pouvez-vous à ce jour nous indiquer si des utilisateurs français sont concernés et si oui combien, et de quel type sont les données qui ont été dérobées, quelles mesures techniques et organisationnelles sont mises en place pour informer et accompagner les utilisateurs ?” peut-on lire dans le courrier adressé au directeur général d’Uber par le Secrétaire d’Etat au Numérique.
En 2016, noms, adresses mails et numéros de téléphone de 57 millions d’utilisateurs de la plateforme ont été volés. 600 000 d’entre eux étaient des chauffeurs dont le numéro de permis de conduire a également été dérobé.
Pour ne pas que l’affaire s’ébruite Uber aurait, selon la chaîne Bloomberg qui a révélé l’affaire, retrouvé les hackers et acheté leur silence pour 200 000 dollars (100 000 chacun).
Le nouveau PDG de l’entreprise, nommé en août explique dans un communiqué qu’il n’avait pas connaissance de ce piratage et qu’il ne sait pas pourquoi les choses se sont passées ainsi “Vous vous demandez sans doute pourquoi nous n’en parlons que maintenant. Je me suis posé la même question, c’est pourquoi j’ai demandé une enquête immédiate sur ce qui s’était passé et sur la manière dont nous l’avons géré.”
La firme avait pourtant prévenu une banque japonaise (Softbank) désireuse d’investir dans la société trois semaines avant de communiquer publiquement sur cette affaire a découvert le Wall Street Journal jeudi dernier.
De nombreux pays, inquiets eux aussi, se sont saisis de l’affaire. Les autorités compétentes du Royaume-Uni, de l’Australie et des Philippines ont ouvert des enquêtes et au niveau européen le G29 qui coordonne les gendarmes européen de la vie privée va se réunir la semaine prochaine à ce sujet.
source : Le Monde