Free et SFR craignent le retour du monopole d’Orange dans le très haut débit
Il y a quelques mois, l’affaire semblait bouclée concernant la couverture des zones moyennement denses : Une co-entreprise qui regrouperait les opérateurs fibre (Free, SFR et Orange) devait être créée avec pour objectif de construire un seul et unique réseau mutualisé. Tout le monde semblait avoir trouvé là la meilleure solution, de la Caisse des dépôts et de Bercy qui auraient été actionnaires aux opérateurs Free et SFR. Tous ? Non, cette solution, ne plaisait pas à Orange qui aurait été mis là au même niveau que ses concurrents. L’objectif d’Orange dans ce dossier, que ce soit pour la couverture des zones denses et des zones moyennement denses, est de reconstituer un monopole. L’ARCEP lui avait donné tort concernant le zones denses en choisissant la solution multifibre, mais le gouvernement lui a finalement donné raison concernant les zone moyennement denses.
A la poubelle donc le réseau mutualisé, chaque territoire ou ville feront ainsi l’objet d’un appel d’offre et un seul opérateur y construira son réseau. Il sera de surcroit aidé par des subventions versées par l’Etat (les fameux 2 milliards du grand emprunt destinés au développement du très haut débit). Cette solution, c’est celle plébiscitée par Orange. «Je pense que nous avons convaincu les pouvoirs publics », expliquait aux « Echos » un dirigeant de l’opérateur historique il y a une dizaine de jours.
Le problème avec cette nouvelle donne, c’est que seul France Telecom à le moyens financiers pour répondre aux nombreux appels d’offres qui seront lancés « La, réalité de ce concours de beauté, c’est que seul France Télécom pourra suivre. Nous pourrons répondre au premier, voire au deuxième, appel d’offres, mais ils nous essouffleront » explique-t-on chez SFR et d’ajouter que « Le message politique est extrêmement inquiétant». Et Free de renchérir : « Comment rivaliser avec la puissance d’un France Télécom en termes d’influence au niveau local, mais aussi de ressources humaines ». Rien que pour répondre aux appels d’offres, il faudra une armada de responsables de la paperasse que seul France Télécom est en capacité de mobiliser
Une situation guère réjouissante pour la concurrence et donc pour le consommateur final. SFR veut pourtant croire que la situation peut encore se retourner et que la solution d’un réseau mutualisé refasse surface « C’est la seule solution viable. Sinon, à chaque fois que France Télécom répondra à un appel d’offres, les concurrents attaqueront et rien ne se fera. »
Source : Les Echos