C’est officiel, les smartphones seront interdits au collège dès le mois de septembre

Le gouvernement durcit sa position sur l’usage des smartphones à l’école. Élisabeth Borne a confirmé, la semaine dernière, l’interdiction totale des téléphones portables dans tous les collèges de France à compter de la rentrée scolaire 2025.
Il s’agit d’un tournant décisif dans une politique entamée il y a sept ans avec le vote d’une loi visant à restreindre l’usage des smartphones en milieu scolaire. Cette nouvelle étape marque la généralisation de l’interdiction à l’ensemble des établissements du secondaire, après plusieurs mois d’expérimentation. À la rentrée 2024, 180 collèges volontaires avaient mis en place une “pause numérique” testée auprès de 50 000 élèves. Le principe : interdire l’usage du téléphone portable pendant le “temps de vie scolaire”, en obligeant les élèves à déposer leur appareil dans des casiers sécurisés à l’entrée de l’établissement, pour ne le récupérer qu’à la fin de la journée.
Les retours de cette phase pilote ont été jugés très positifs par le gouvernement, encourageant ainsi Élisabeth Borne à accélérer le calendrier de mise en œuvre. Dans une note transmise aux chefs d’établissement, le gouvernement précise que l’interdiction ne se limite pas aux smartphones. Sont également concernés tous les terminaux de communication électronique : tablettes, montres connectées, et autres objets similaires. Des aménagements sont toutefois prévus pour certains cas particuliers, comme les voyages scolaires, où un système de messagerie vocale devra permettre aux parents de laisser des messages à leurs enfants. Les élèves en situation de handicap ou avec des problèmes de santé auront droit à un traitement d’exception, pour des raisons évidentes.
La mise en œuvre de cette interdiction nécessite cependant des moyens logistiques, notamment pour l’achat de casiers ou de sacs de rangement sécurisés. “Nous discutons avec les conseils départementaux, car ce sont eux qui financeront les équipements nécessaires“, a précisé la ministre sur Sud Radio. Le gouvernement mise sur cette mesure pour favoriser un meilleur climat scolaire, encourager les interactions entre élèves, renforcer la concentration en classe et lutter contre le cyberharcèlement. “Il faut que les enfants passent le plus de temps possible à lire des livres“, a plaidé Élisabeth Borne.
Cependant, l’efficacité de ce dispositif fait débat. Une étude menée par l’Université de Birmingham relayée par BFMTV remet en question l’impact réel de ces interdictions sur les résultats scolaires ou le bien-être psychologique des élèves. Selon les chercheurs, aucune preuve tangible ne permet d’affirmer que de telles mesures améliorent les performances académiques ou la santé mentale des jeunes. Malgré ces réserves, le gouvernement persiste, estimant que les bénéfices sociaux et éducatifs à long terme justifient l’interdiction. La rentrée 2025 marquera donc un tournant dans la gestion du numérique à l’école.