Cpasbien, Torrent9… de nombreux sites pirates vont être bloqués par Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom

Le tribunal judiciaire de Paris a exigé le blocage d’une soixantaine d’adresses web liées à des plateformes de piratage, dont plusieurs sites bien connus du grand public.
Malgré l’essor de l’offre légale en matière de streaming, les ayants droit continuent de mener une lutte active contre le piratage en ligne. Dans une décision rendue le 10 avril 2025, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné aux quatre principaux fournisseurs d’accès à Internet (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile) de bloquer, dans un délai de deux semaines, 60 adresses liées à 17 sites internet facilitant le téléchargement ou le visionnage illégal d’œuvres culturelles. La mesure sera en vigueur pendant une durée d’un an et demi.
Cette ordonnance cible des plateformes bien connues des internautes francophones. Parmi elles figurent Torrent9 et CPasBien, deux sites spécialisés dans la mise à disposition de liens BitTorrent permettant le téléchargement de films et séries, ainsi que MonStream, un site de streaming illégal. La décision de justice concerne également une série de domaines alternatifs utilisés par ces plateformes pour contourner les précédents blocages. Pas moins de 28 adresses sont associées à Torrent9, 8 à CPasBien et 9 à MonStream, représentant ainsi la majorité des adresses visées.
Ces sites pirates multiplient les extensions de noms de domaine pour échapper aux mesures de blocage. On retrouve ainsi des adresses aux terminaisons peu courantes, telles que .ceo, .ninja, .men, .blog, mais aussi des extensions correspondant à des pays dont la réglementation est plus souple, comme .gd (Grenade), .cz (République tchèque) ou .lc (Sainte-Lucie). Cette fragmentation volontaire de l’accès complique le travail des autorités et des fournisseurs d’accès, dans ce qui s’apparente à un jeu permanent du chat et de la souris.
Des moyens renforcés pour une lutte continue
Le tribunal rappelle dans son ordonnance l’existence de dispositifs permettant de mettre à jour les adresses à bloquer, preuve que les ayants droit s’organisent pour faire face à l’adaptabilité des sites pirates. Cette décision illustre une nouvelle fois la volonté des acteurs du secteur culturel de défendre leurs contenus, malgré une amélioration notable de l’accès légal via des services comme Netflix ou Spotify.
Source : Numerama