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Bouygues Télécom tente de démontrer que Free Mobile ne couvre pas 27% de la population
Olivier Roussat, est revenu, lors de son audition devant les députés, sur la couverture de Free Mobile. Il a tout d’abord affirmé que son groupe n’avait pas demandé l’envoi d’huissiers pour vérifier l’allumage des antennes Free en Bretagne.
Il a indiqué que Bouygues Télécom dispose de 17000 sites sur son réseau mobile, et que sa couverture 3G représente 93%, soit plus que ses engagement. Il annonce que Bouygues Télécom dépense beaucoup d’argent, même là ou il n’y a pas de rentabilité.
Le directeur Général de Bouygues Télécom a estimé que la concurrence doit se faire par les infrastructures et qu’il est nécessaire de s’assurer que l’accord d’itinérance entre Orange et Free ne dure qu’un temps et que ce dernier dispose de son propre réseau.
Il assure qu’il est plus intéressant pour Free d’utiliser le réseau d’un autre. Xavier Niel avait pourtant indiqué l’inverse, rappelant que l’accord d’itinérance lui coute très cher et qu’il est beaucoup plus rentable de disposer de son propre réseau. Cela se vérifie d’ailleurs puisque l’accord d’itinérance avec Orange va couter à Free aussi cher que la construction de son propre réseau, autour de 1 milliard d’euros
Olivier Roussat a ensuite démenti les propos de Xavier Niel qui avait annoncé que les autres opérateurs ne souhaitaient pas mutualiser ses pylônes. Le DG de Bouygues télécom a indiqué que son groupe avait propose d’accueillir Iliad sur 1072 pylônes. Additionnés aux 1800 proposés par SFR (selon ce dernier) et aux 3000 disponibles chez TDF, cela fait 6000 sites. Il s’est étonné que dans ces conditions, Free Mobile n’est déployé que 978 antennes, selon les données de l’ANFR.
Schéma à l’appui, il a ensuite montré qu’il n’y a pas de différence pour Free Mobile à installer une nouvelle antenne 3G que pour Bouygues télécom d’installer une antenne 3G à coté d’une antenne 2G. Il n’a bien sûr été question là que de l’installation de l’antenne et de la station de base. Le coût le plus important est certainement de relier ces équipements au reste du réseau. Mais Olivier Roussat a visiblement omis d’aborder ce point. Fort de cette démonstration, il a indiqué que Bouygues avait installé 2000 sites en 3G en 2011 a coté de stations GSM existantes. Mais qui peut vraiment croire que le coût est identique entre l’installation d’une antenne 3G a coté d’une station existante et l’installation totale d’une nouvelle antenne 3G
Pour le DG de Bouygues Télécom, si Free ne déploie pas rapidement son réseau, c’est que cela demanderait trop de cash, et qu’il n’est pas en capacité de le générer avec des forfaits à aussi bas prix
Exemple à l’appui, Olivier Roussat a ensuite montré qu’on pouvait avoir des antennes allumées mais pas qui n’étaient pas utilisables. La raison est, selon lui, qu’il vaut mieux rendre inutilisable un site isolé pour ne pas créer de coupure de la communication
Olivier Roussat a assuré que mathématiquement, il était impossible que Free couvre 27% de la population si 95% du trafic passait par le réseau d’Orange. Une affirmation cependant démentie par des experts.
Enfin, il a conclu en disant que si on accepte que le nouvel opérateur "construise un réseau au rabais, il y a une distorsion de concurrence". Les députés doivent ainsi se poser la question, selon Olivier Roussat « Est-ce que j’accepte les vrais faux réseau ?». « Ce que veulent les abonnés c’est téléphoner sur le réseau de leur opérateur »