Couverture 3G, négociation tendue entre Free Mobile et ses concurrents.
Le lancement de Free Mobile est prévu pour le début de l’année 2012 mais cela se complique. Les 3 opérateurs qui bénéficient de la couverture 3G ont refusé de négocier avec celui de la société mère Iliad.
Jusqu’à présent, les discussions engagées concernent uniquement l’accord d’itinérance en 2G prévu par la loi. Dans l’impasse pour la 3G, Free pourrait se tourner vers le régulateur des télécoms pour résoudre ce contentieux.
En effet, si le réseau couvre 25% de la population, l’opérateur mobile sera en droit d’exiger l’utilisation des infrastructures des opérateurs concurrents sur les 75% de la population restante. Mais cette option ne concerne que la 2G.
Selon Les Echos du jour, Orange a catégoriquement refusé la négociation tout comme Bouygues Télécom et le patron d’SFR, Frank Esser a déclaré que la négociation portait uniquement sur la 2G.
Dès lors, les utilisateurs futurs du réseau Free Mobile seraient dans l’impossibilité de se connecter au net mobile avec leurs Smartphones puisqu’ils ne bénéficieraient pas d’une couverture 3G. Il sera, par contre, surement possible de se connecter au réseau communautaire.
Les plans de Free Mobile pourraient donc être revu à la baisse. L’hiver dernier, le quatrième opérateur avait communiqué à l’Arcep un prévisionnel de couverture de 69% de la population en 2015 avec ses propres infrastructures 3G. Dans cette optique, il faudrait que les utilisateurs de Free Mobile attendent 3 ans pour bénéficier de la 3G.
Pour autant, la plupart des Freenautes sont situés dans les grandes agglomérations et celles ci seront couvertes dès 2012 par la 3G. Le risque est donc limité pour la société mère Iliad. A la fin 2009, 28% de la population utilisait le réseau 3G. Enfin, la mise en place d’un réseau 3G est une manne financière et représente plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaire. Avec ce pronostic économique, Free Mobile devrait donc rapidement implanter son réseau 3G pour bénéficier de la plus-value.
L’opérateur entrant a deux possibilités pour obtenir la 3G : l’accord avec l’un des trois opérateur concurrent ou, il saisit l’Arcep en cas d’échec des négociations. Le régulateur aura donc le rôle de médiateur. Même si la 3G n’est pas incluse dans le règlement de différend, les opérateurs mobiles virtuels disposent de la 3G. Voici un argument que Free Mobile pourrait utiliser à son avantage. Sur le sujet, le régulateur des télécoms a ajouté : "consciente de la très forte dépendance du nouvel entrant à l’égard des conditions d’itinérance offertes, elle veillera à ce que soient offertes des conditions de gros permettant à cet opérateur de faire une entrée pertinente sur le marché de détail".
En dernier recours, Iliad pourrait porter le litige devant l’Autorité de la concurrence ou le Conseil d’Etat. Une option qui retarderait surement le lancement commercial de Free Mobile avec le réseau 3G.
N’oublions pas que le trublion de l’internet a bâti sa réputation sur l’innovation. Avec l’arrivée prochaine de la V6, Free pourrait utiliser le réseau Femtocell pour parer au manque de la 3G.
Les boitiers Femtocell prennent en charge généralement les accès par les téléphones mobiles en 3G (UMTS en Europe, CDMA aux États-Unis, WCDMA en Chine).
L’implantation du réseau :
Avec ce nouvel obstacle, on peut se demander si Free Mobile sera prêt dès 2012. D’autant qu’il est lié par les engagements qu’il a pris auprès de l’Arcep. L’implantation du réseau mobile dans le délais imparti ; c’est à dire deux ans, pour couvrir le quart de la population ouvrant ainsi les négociations avec les autres opérateurs pour un droit à l’itinérance n’est pas là pour facilité l’ouverture commerciale. Sans parler du délais, imposé par le régulateur, de huit années pour couvrir 90% du territoire.
Lors de la présentation des résultats du groupe Iliad, Maxime Lombardini se voulait rassurant sur l’implantation des antennes relais nécessaires au lancement de Free Mobile : "Si l’obtention de la quatrième licence a retardé l’entrée en matière, les préparatifs ont bien avancé et déjà 10 000 points hauts sont recensés".
En 2009, plus de 1800 antennes ont été installées sur le territoire et le combat contre ces implantations semble s’essouffler. Le Grenelle des ondes a déserté le terrain du combat populaire relayé par les associations hostiles aux ondes mobiles (Robin des toits…). L’installation d’antennes sur "les points hauts" pourrait donc être facilité.