Envoyé Spécial : Hadopi, la fin des hors-la-loi ? Pas si sur !
Le magazine "Envoyé Spécial" consacrait hier un long reportage à l’Hadopi et plus généralement aux nouveaux comportements légaux et illégaux des internautes. Si la majorité du temps de parole est consacré aux pro-Hadopi, les arguments avancés par les anti-Hadopi sont cinglants.
Le cinéma ? Il n’est absolument pas touché par les téléchargements illégaux, la fréquentation des salles a même augmenté de 50% en juillet 2009 par rapport à juillet 2008 selon un porte parole de l’UFC-Que choisir. Et de préciser que toutes les majors du cinéma se portent excellemment bien, même si le support physique qu’est le DVD voit ses ventes fortement baisser.
Du coté de la musique, les conséquences du piratage se font plus remarquer… en apparence. Le reportage précise que les maisons de disque se sont fait des marges exceptionnelles durant des années grâce aux CD vendus très chers. Elles ont même réussi le tour de force de revendre une deuxième fois leurs vieux catalogues en les rééditant en CD. Par rapport à cette époque bénie, le chiffre d’affaire des maisons de disques a effectivement baissé.
Mais selon le reportage, les français dépensent toujours autant dans la musique, mais leur budget se consacre désormais plus aux festivals et concerts d’artistes… qu’ils ont souvent connu sur Internet.
Enfin, de l’aveu même de spécialistes du piratage, Hadopi a déjà une guerre de retard puisque les internautes utilisent maintenant principalement le streaming, qui est indétectable par l’Hadopi. « Ce ne sont que les neuneus qui utilisent encore le P2P et qui sont concernés par l’Hadopi » lance même le directeur d’une société en charge de débusquer les pirates.
Pire, d’une idée de partage dénuée de toutes rémunérations, le piratage se porte maintenant vers des serveurs étrangers, qui font payer leur accès. L’Hadopi devrait encore plus précipiter les français vers ce genre de modèle.