La stratégie de Free décryptée
Le journal Les Echos propose dans sa rubrique « Stratégie », une analyse de la stratégie de Free, en particulier dans le mobile. Pour Free, la 3G est un relais de croissance primordial alors que le marché de l’accès Internet arrivera bientôt à saturation. On apprend par exemple que pour proposer des forfaits mobiles à bas couts, Free diminuera au maximum ses frais de fonctionnement. Seule une dizaine de collaborateurs seront embauchés suite au passage au mobile. Extraits :
"Avec le temps, Xavier Niel s’est notabilisé. Fines lunettes d’intellectuel, costume de bonne coupe, restaurant huppé, interview dans le « Financial Times », le fondateur de Free n’a plus besoin de se cacher. Mais il ne faut pas le pousser beaucoup pour découvrir sous la flanelle sage le sabre du pirate prêt à repartir à l’abordage. Avec la perspective de l’octroi d’une nouvelle licence mobile et les bagarres autour de la fibre optique dans les immeubles, le combat a repris de plus belle avec le vaisseau amiral France Télécom. Et quel combat ! Comme le souligne une récente étude des analystes d’Exane BNP Paribas (1), c’est une tornade qui se prépare et qui pourrait redessiner à nouveau le paysage français des télécoms. Pour deux raisons : d’abord à cause de la place qu’occupe le mobile dans les télécoms, ensuite parce que Free a absolument besoin d’un relais de croissance pour poursuivre son aventure.
Si l’on ne s’intéresse qu’au seul métier de l’accès Internet haut débit, soit 98 % du chiffre d’affaires du groupe, la position de Free est enviable. La société est devenue en sept ans le numéro deux français du secteur avec un quart du marché et plus de quatre millions d’abonnés. Mais si l’on ouvre la perspective au vaste champ des télécommunications, la vision change. L’opérateur historique France Télécom Orange contrôle encore plus de la moitié du marché français, SFR un quart, Bouygues un dixième et Free à peine 5 %. Car sur la planète télécoms c’est désormais le téléphone mobile qui fait la loi. Il représente largement plus de la moitié du chiffre d’affaires et bien plus encore des bénéfices des trois opérateurs. En tout, un fromage de 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires et de près de 9 milliards de marge brute. Cela attire évidemment les envieux. Une affaire que le PDG de Free résume à sa manière, toujours imparable, un poil exagérée et déroutante. Construire un réseau de téléphonie fixe coûte 20 milliards d’euros contre 1 milliard pour un réseau mobile, explique-t-il. Or la minute de communication est vendue 1 centime pour le fixe et 20 centimes pour le mobile. Conclusion : le mobile est quatre cents fois plus rentable que le fixe ! De quoi faire saliver tous les pirates du téléphone."
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