Il y a 10 jours, dans les colonnes du Journal des Finances, Georges Valence apostrophait Xavier Niel sur la stratégie du groupe Iliad Free. Des interrogations qui ne resteront pas sans réponses puisque le Journal des Finances a publié la réponse de Xavier Niel, qui se veut rassurant sur l’avenir de son groupe :
Vous vous interrogez sur notre posture quelque peu rugueuse vis-à-vis de l’opérateur historique. Mais il ne s’agit pourtant que de réaffirmer des vérités indiscutables sur des pratiques d’abus de position dominante : du minitel à l’ADSL en passant par la téléphonie fixe et le mobile, France Télécom n’a eu de cesse de répéter les mêmes pratiques portant atteinte au développement de la concurrence et a ainsi été condamné à maintes reprises, à la fois par la justice française et par la justice européenne. Sur les seuls derniers mois, (i) la Cour de justice européenne a confirmé la condamnation de Wanadoo à une amende de 10 millions d’euros pour prix prédateurs, (ii) le Conseil de la concurrence a annulé l’exclusivité d’Orange sur l’iPhone et (iii) le tribunal de commerce de Paris a condamné Orange pour vente subordonnée sur les contenus. Cette multiplicité de condamnations illustre bien un comportement multirécidiviste, non ?
Par ailleurs, et à l’encontre de certaines de vos affirmations, Free garde une longueur d’avance indéniable tant en termes d’innovation que de prix, en mettant à disposition de ses abonnés les plus récentes évolutions technologiques comme le courant porteur en ligne, la dernière génération de Wifi, la télévision personnelle, le magnétoscope numérique inclus et tout cela sans augmenter le prix de son forfait et en préservant un tarif unique en zones dégroupées et non dégroupées…
Enfin, vous manifestez votre scepticisme vis-à-vis du projet mobile. Mais, cher actionnaire et néanmoins consommateur, n’en avez-vous pas assez de payer trop cher vos communications mobiles ? Quand on constate qu’en moyenne la minute mobile est vendue environ 0,20 euro, alors que la minute fixe, beaucoup plus chère à produire, n’est vendue que 0,01 eur, nous pourrions réduire les coûts de manière importante et, rassurez-vous, conserver des marges confortables.
Concernant vos interrogations sur les raisons qui me poussent à conserver les deux tiers du capital, je ne peux que vous inviter à regarder le graphique ci-contre sur l’évolution des cours d’Iliad, de France Télécom et du CAC 40. Depuis janvier 2004, Iliad, + 363 % ; France Télécom, – 31 % ; le CAC 40, – 17 %.
Vous l’avez compris, nous avons les moyens de rester indépendants pour mener à bien les projets qui nous tiennent à coeur.
Lire l’intégralité de la réponse de Xavier Niel sur Le Journal des Finances
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