Vive altercation entre la police et Libération
Vittorio de Filippis a été directeur de la publication du journal Libération de Mai à Décembre 2006. Lors de cette période, Xavier Niel, vice-président d’Iliad, avait porté plainte suite à la parution d’un article sur le site Internet de Libération, qui évoquait ses ennuis avec la justice.
Ce matin, M. De Filippis a été interpelé à son domicile, ce dernier raconte notamment que :
"J’ai été réveillé vers 6h40 ce matin par des coups frappés sur la porte d’entrée de ma maison. Je suis descendu ouvrir et me suis trouvé face à trois policiers[…].
Réveillé par le bruit, mon fils aîné, qui a 14 ans, assiste à toute la scène. Son frère, 10 ans, ne sort pas de sa chambre mais j’apprendrai par la suite qu’il était réveillé et a très mal vécu ce moment… Je dis aux flics qu’il y a peut-être d’autres manières de se comporter. Réponse devant mon fils : «Vous, vous êtes pire que la racaille !» J’ai juste le temps de rassurer mon fils, de lui dire que je ne suis pas un malfrat[…]."
Puis, après avoir été fouillé intégralement, un policier lui demande de nouveau de se déshabiller. Il explique :
"Je signale alors que j’ai déjà été fouillé d’une manière un peu humiliante deux heures plus tôt et je refuse de baisser mon slip à nouveau. Bien que comprenant l’absurdité de la situation et mon énervement, ils me répondent que c’est la procédure et qu’ils doivent appeler la juge devant mon refus."
Rapidement, il accepte de se déshabiller de nouveau.
Mais l’histoire est loin d’être terminée. Effectivement, il doit encore passer devant le juge, sans ses avocats. On l’informe qu’il est accusé de diffamation, et qu’il s’agit de l’affaire liée à Xavier Niel.
Une fois cet épisode terminé, il est reconduit devant le Tribunal de Grande Instance de Paris. Dès lors, il contacte le journal, et les réactions ne tardent pas.
La Société civile des personnels de Libération s’exprime et dit que "la SCPL veut manifester sa solidarité vis à vis de Vittorio de Filippis, écrit-elle. Nous protestons auprès des autorités politiques et judiciaires. Nous demandons qu’une enquête soit ouverte sans délais sur ces méthodes."
La Société des lecteurs de Libération, elle, se dit «scandalisée par les méthodes employées par la police judiciaire et la magistrature dans une affaire de presse».
Il est bien entendu que les débordements de la police n’ont rien à voir avec Xavier Niel et que cela aurait pu se produire dans n’importe quelle affaire. Cela n’excuse en rien le comportement de la police.
Source : Libération.
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