Orange lorgne le rachat de TDF
Le projet First, à l’étude chez l’opérateur historique, vise le rachat de TDF, son ancienne filiale pour consolider sa position en France.
Un dossier délicat mais potentiellement juteux pour l’opérateur historique. D’après les informations de l’Express, Orange étudierait le rachat du diffuseur TDF. Les infrastructures détenues par cette ancienne filiale de France Télécom sont désormais des biens très recherchés, convoités tant par les fonds d’investissements que par des acteurs comme Cellnex, qui a déjà repris une partie des pylônes des trois concurrents d’Orange.
Abandonnée par l’opérateur historique en 2002, la société est détenue depuis 2014 par plusieurs fonds d’investissements. En 2019, ces derniers ont d’ailleurs envisagé une revente du diffuseur, notamment au duo Axione et Mirova. Malgré des négociations avancées, aucune offre n’a trouvé grâce aux yeux des actionnaires de l’opérateur d’infrastructure, qui réclamaient près de 6 milliards d’euros et l’opération a finalement été abandonnée.
Orange pour sa part refuse de céder le contrôle de ses 25 500 sites. L’opérateur a d’ailleurs créé en février dernier sa société Totem gérant l’ensemble de ses actifs en France et en Espagne. “Nous sommes déterminés à conserver ces actifs stratégiques, a-t-il indiqué. Orange s’engage à soutenir sa TowerCo qui portera le nom de Totem, tant sur le plan stratégique que financier, afin d’en faire un leader incontestable sur le marché européen” affirmait alors Stéphane Richard, PDG de l’opérateur.
Acquérir les 19000 sites de TDF, pas si simple
L’opérateur d’infrastructure vaudrait 5.9 milliards d’euros selon un rapport interne de 2019, contre 3.5 milliards en 2014. Le rachat de TDF et de ses 19000 sites renforcerait fortement la présence de l’opérateur historique dans l’Hexagone mais lui permettrait également de faire remonter son cours en Bourse.
Si la société a réalisé 687 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière, les revenus sont répartis en trois secteurs d’activités : 41.5% dans la télévision et la radio, 54% dans les activités télécoms et 3% dans la fibre optique. Le secrétaire général de la CGT chez TDF craint pour cela une vente à la découpe, puisque “chaque entité a été placée dans un département distinct“.
Si le projet est encore à l’étude chez Orange, c’est à cause de deux inconvénients. Il est difficile d’entrevoir de nouveaux relais de croissance dans l’activité audiovisuelle, mise à part l’arrivée de l’UHD et le déploiement de la radio numérique terrestre. De plus, l’activité de TDF dans la fibre optique s’ajouterait à une position déjà dominante de la part d’Orange dans ce domaine. Ce qui poserait “nécessairement des problèmes de concurrence”, d’après un proche du dossier.