Le dossier du réseau cuivre reste très sensible dans le milieu des télécoms. Orange est dans le collimateur d’élus de tous bords et de nombreux clients lui reprochent des pannes fréquentes sur son vieux réseau. Matignon et l’opérateur historique dévoileront d’ici quelques jours de nouvelles mesures.
Face aux pannes récurrentes et notamment au temps d’intervention du telco, l’Etat prend les choses en main. Les problèmes du réseau cuivre sont connus et 10 mesures ont déjà été proposées par une députée en début d’année. Le gouvernement et Orange négocient depuis et plusieurs hypothèses sont sur la table, selon les informations des Echos.
L’une des options serait notamment d’imposer à Orange une limite de 24h à l’opérateur historique pour fournir une solution alternative lors d’une panne. Elle peut résider dans l’utilisation du réseau mobile ou bien de téléphones satellitaires. Une réduction de moitié du temps d’intervention habituel qu’avait Orange pour répondre à 85% des cas à l’échelle nationale. Les 15% restants cependant pouvaient rester en dehors des radars, mais toujours d’après nos confrères, cette décision ne serait pas arbitrée et heurterait l’opérateur historique.
Un point d’accord serait cependant l’investissement supplémentaire de l’Agrume. en effet, le gouvernement et Orange prévoiraient 10 millions d’euros de plus pour la maintenance préventive du réseau en 2021. Une source affirme que la somme n’est pas “monumentale, mais c’est un effort”. La création de “comités de concertation“ seraient également envisagées pour chacun des 17 départements jugés prioritaires concernant l’entretien du réseau cuivre. Ceux-ci seraient composés de préfets, maires, parlementaire de la circonscription mais aussi les responsables locaux d’Orange pour identifier les problèmes plus rapidement.
L’avenir du service universel est en ce moment questionné. En effet, le contrat de service public obligeant Orange à offrir à tous le téléphone à un tarif abordable est arrivé à échéance le trois décembre dernier. Orange recevait environ 5 millions d’euros par an de la part des autres opérateurs pour cet accord, en échange du respect de ses obligations. Mais dorénavant, le gouvernement n’a plus rien pour faire valoir ses exigences et le nouveau contrat ne verra pas le jour avant 2023. Ce dernier intégrera la nouvelle donne des réseaux fibre et comprendra également un accès basique à internet, en plus de la téléphonie.
La députée Celia de Lavergne, en charge d’une mission flash sur le sujet, plaidait pour un renouvellement de l’ancien contrat téléphonique pendant toute la période de transition, assorti de pénalités financières si Orange manquait à ses obligations. Mais ces propositions n’ont pas été retenues.
Une autre question réside dans le dégroupage, soit le tarif que payent Free, SFR et Bouygues Telecom pour se greffer sur le réseau cuivre de l’opérateur historique pour proposer de l’ADSL. Si Orange réclame une hausse de ce tarif pour couvrir ses coûts, ses concurrents quant à eux exigent une forte baisse pour accélérer l’abandon du cuivre. Un dossier explosif pour Laure de la Raudière, nouvelle présidente de l’Arcep, à qui revient la tâche de trancher sur ce point.
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