Valocîme s’attaque à la télédiffusion et veut secouer le duôpole de TDF et towerCast
Un nouvel acteur entre dans l’arène de la télédiffusion et entend casser le duopôle établi par TDF et towerCast.
Gare au nouveau challenger. L’entreprise Valocîme s’est fixé pour objectif de devenir le troisième diffuseur de grandes chaînes de télévision en secouant le duopole TDF-towerCast. Cette société née il y a 4 ans commence à faire du bruit dans le milieu, avec des méthodes peu orthodoxes et un business model à l’américaine.
En effet, Valocîme utilise la même astuce simple que certaines towerco américaines : elle “expulse” les opérateurs, les télédiffuseurs et les opérateur infrastructures des terrains loués sur lesquels se trouvent leurs pylônes. En pratique, il suffit pour cela de démarcher directement le propriétaire du terrain, peu avant l’expiration du bail, en offrant un loyer 30% plus cher.
Si le locataire ne peut pas s’aligner, il s’en va et emporte son infrastructure avec lui la majorité du temps. Mais parfois, Valocîme peut faire une bonne affaire en rachetant la tour au prix de construction, qui représente souvent cinq fois moins que sa valeur sur le marché. Ainsi, la société peut offrir des services d’hébergements aux opérateurs avec un rabais, en affirmant être 30% moins chère que ses concurrents. Ainsi, depuis 2017, Valocîme a récupéré 2000 baux et ses “quelques pylônes” hébergent majoritairement des petits opérateurs. Son ambition monte d’un cran et se tourne dorénavant vers la vente de ses services aux chaînes de télévision.
Ce marché est actuellement contrôlé par l’opérateur historique, TDF, disposant de 1625 sites pour la TNT et towerCast avec 550 sites environ. Valocîme se voit sur la troisième marche du podium. La société prévoit d’avoir ses premières tours disponibles pour la télédiffusion fin 2021 et a déjà fait la tournée des chaînes (M6, France Télévisions, Canal+ et TF1) durant ces dernières semaines. Son président affirme qu’elles sont intéressées, notamment parce que les propositions de Valocîmes “sont clairement les moins chères du marché“.
Des méthodes critiquées
“Ce n’est ni plus ni moins que du chantage, à échelle industrielle. Tout cela va mal se terminer. ” affirme un détracteur dans les pages des Echos. Frédéric Zimer, son président qui fut jusqu’en 2001 numéro 2 de Bouygues Telecom reconnaît que l’entreprise “ne va pas se faire beaucoup d’amis chez les tower co“.
Pour une source relayée par les Echos, atteindre le marché de l’audiovisuel ne sera pas si facile pour ce challenger : “’l’entreprise va devenir une “tower co” de fait mais la réalité, c’est que Valocîme va embêter le marché jusqu’à ce quelqu’un le rachète.” Frédéric Zimer quant à lui, assure que ce n’est pas dans ses plans et que si acquérir des tours prendra du temps, à terme “Valocîme vaudra très cher“.