Pourtant l’une des premières à accueillir des expérimentations 5G, Lille est désormais l’une des dernières grandes métropoles de France a ne pas être couverte en 5G. L’exécutif veut imposer des restrictions jugées trop contraignantes par les opérateurs.
Quand la Cité nordiste devient l’arène d’un bras de fer avec les opérateurs. Si Lille a bien établi une charte de 10 pages pour le déploiement de la 5G, chaque condition rend les opérateurs furieux. Les négociations durent depuis début avril entre les deux parties.
Depuis l’arrivée de la 5G à Nantes, Bordeaux et Grenoble, Lille est l’une des dernières métropoles à ne pas être couverte. La faute notamment à un moratoire conditionnant le lancement de la nouvelle génération de téléphonie mobile à la sortie du rapport de l’Anses sur les risques sanitaires de la 5G. Seulement, la charte établie depuis n’est pas au goût des opérateurs ” Les mesures sont soit dérogatoires, soit illusoires” dénonce une source des Echos “Lille continue de se poser comme le village gaulois qui résiste à l’envahisseur.“
Cette charte impose par exemple l’obligation d’informer directement les riverains lorsqu’une nouvelle antenne est installée, une tâche normalement assurée par la mairie. Autre contrainte : Orange, Bouygues, SFR et Free devront fournir une “information spécifique supplémentaire” pour chaque antenne située à moins de 100 mètres d’une habitation. Condition jugée absurde par l’un des opérateurs : “en ville, on est toujours à moins de 100 mètres d’une antenne“. La ville entend également fixer un seuil d’exposition aux ondes 4 volts par mètre contre 5 volts à Paris. Les quatre opérateurs sont aussi tenus de participer à un comité sur l’hypersensibilité électromagnétique, de quoi faire s’étrangler l’un d’entre eux puisque “les opérateurs ne sont pas médecins !”. D’autant que les négociations ne se dérouleraient pas vraiment dans l’optique d’aboutir sur des accords équilibrés, sous-entend la Fédération Française des Télécoms.
« Il est urgent d’attendre », expliquait Martine Aubry, maire de Lille lors de l’annonce de son moratoire. « Tartufferie incompréhensible », rétorquait Cédric O, le secrétaire d’Etat au Numérique. En effet, Lille accueillait volontiers la 5G en 2018 pour devenir l’une des deux premières villes de France à expérimenter la technologie. Et là réside cette fois un point de tension entre Orange et ses trois concurrents.
En effet, Free, Bouygues Telecom et SFR accusent l’opérateur historique d’avoir profité de son expérimentation de 2018 pour préinstaller des antennes 5G, qui pourront être allumées une fois la charte signée. la PDG d’Orange France a annoncé que l’opérateur historique devrait pouvoir allumer la 5G à Lille en mai.
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