Insolite : le son qui privait toute une commune de 4G
Quand écouter de la musique ou télétravailler peut priver un village de connexion mobile.
Comme une fausse note dans le Gard. L’ANFR est récemment intervenue à Sernhac suite à l’arrêt de fonctionnement dans la bande 800 MHz dans une zone assez étendue. En effet, sur un rayon de 10 km, les deux antennes relais étaient perturbées par un mystérieux signal.
Comme c’est le cas dans ce genre de situation, un agent du contrôle du spectre a alors été dépêché par le service régional de l’ANFR, basé à Aix-en-Provence. Grâce à son équipement de pointe, il a réussi à obtenir la signature du signal causant tous ces soucis. Au fur et à mesure de ses investigations, l’agent a pu rejoindre la maison d’un particulier, situé dans un village à trois kilomètres de l’une des deux antennes dont le signal était brouillé.
Le propriétaire du logement a donné son accord pour que l’enquête se poursuive au sein de son domicile. Et ici réside la surprise : la 4g était coupée à cause … d’un simple casque audio sans fil ! S’il semblait inoffensif, l’appareil émettait en fait en dehors de sa bande de fréquences allouée et empiétait ainsi sur celui de la 4G 800MHz. Un problème qui rayonnait à plusieurs kilomètres à la ronde. Le produit respectait bien les réglementations européennes, mais a finalement dérivé dans l’utilisation des fréquences avec le temps. Et pourtant, il fonctionnait parfaitement, impossible donc pour l’utilisateur de se rendre compte d’un quelconque problème ! Une fois débranché, la perturbation de la 4G identifiée sur 10 km disparut instantanément.
Si cette situation a été qualifiée d’insolite par l’ANFR, il faut savoir que plus de 25% des brouillages signalés par l’ANFR ont pour origine des signaux parasites émis par un appareil, industriel ou domestique. L’ANFR rappelle donc, dans son compte-rendu d’enquête, d’être vigilant lorsque l’on achète un appareil électronique. Elle rappelle également qu’ “ Un brouillage généré par des problèmes de compatibilité électromagnétique dans le cadre des dispositions contenues au sein du 2.bis de l’article L.39-1 du CPCE est soumis à sanction pénale. Il peut être puni de six mois d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.” . Tout en mesurant cependant cette potentielle sanction : en effet, si le responsable change rapidement son équipement et remédie au brouillage, l’ANFR “se réserve la possibilité de ne pas recourir à une procédure judiciaire”.