Laure de la Raudière, la nouvelle présidente de l’Arcep, ne compte pas laisser la situation perdurer. Le déploiement de la fibre optique et la rentabilité en baisse du réseau cuivre ne doivent pas être des motifs pour délaisser le réseau cuivre et les abonnés pâtir de son mauvais état.
“La situation n’est pas acceptable”, estime Laure de La Raudière. Lors d’une audition ce mercredi 24 mars devant la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, la nouvelle présidente de l’Arcep n’a pas tourné autour du pot concernant l’état du réseau cuivre en France, dont la fermeture fait l’objet d’une expérimentation (à commencer par Lévis-Saint-Nom, une commune des Yvelines totalement fibrée) en vue d’une fermeture totale à l’horizon 2030. En ligne de mire, un réseau vieillissant dont l’entretien laisserait à désirer. Fils coupés ou poteaux couchés se traduisent par des pannes régulières pour les abonnés qui ont parfois recours au système D faute de réactivité en matière d’interventions.
Laure de La Raudière rappelle que la fibre optique n’est pas généralisée et qu’il y a “beaucoup de Français qui ont encore uniquement l’accès, soit au téléphone soit à Internet, par le cuivre”. Le chiffre s’élève à plus de 21 millions, d’après les chiffres de l’Arcep. Or, “dans de beaucoup de territoires, c’est un vrai, un vrai, calvaire pour les populations”, a déploré la gendarme des télécoms. Il faut que les abonnés ADSL “puissent avoir un service de qualité jusqu’à ce qu’on puisse les basculer sur la fibre”, a-t-elle insisté. Et d’ajouter que c’est l’une de ses “préoccupations majeures, au même titre que les enjeux de couverture numérique du territoire en très haut débit fixe et mobile, parce que c’est un enjeu essentiel pendant encore quelques années avant la fermeture du cuivre”. Laure de La Raudière souligne d’ailleurs un “sujet assez compliqué à appréhender avec les outils juridiques dont dispose l’Arcep”.
Chaque année, l’entretien du réseau cuivre coûte 500 millions d’euros à Orange. L’opérateur historique perçoit une compensation de 5 millions d’euros de l’État au titre du service universel, ainsi que 970 millions des autres opérateurs pour le dégroupage. Sa maintenance devient de moins en moins intéressante à mesure que la fibre optique est déployée et que les abonnés désertent le réseau cuivre. D’où la demande d’une augmentation de 2 à 3 euros par ligne et par mois aux opérateurs se greffant sur son réseau cuivre. L’agrume se retrouve ainsi accusée de vouloir entretenir une rente.
Source : Les Echos
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