Free Mobile : un collectif de riverains se mobilise avec une idée loufoque pour sensibiliser aux antennes, pas question d’être muselés
Certains riverains ne manquent pas d’imagination lorsqu’il s’agit de faire front face à l’arrivée d’une antenne-relais.
Au domaine de l’Ourse à Hyères, dans le département du Var, l’arrivée il y a quelques mois d’une antenne 5G de Free Mobile ne fait pas que des heureux. L’équipement se trouve sur un terrain agricole, entre champs, serres et habitations. Des riverains, regroupés au sein du collectif de l’Ourse, ont décidé de lancer une cagnotte pour protester à leur manière et de manière d’ailleurs assez inattendue. La collecte de fonds doit en effet servir à financer un monument avec une taille comprise entre 14 et 35 mètres. L’objectif est donc de dépasser, dans la mesure du possible, les 22 mètres du pylône où se trouve l’antenne. Mais surtout, le monument en question doit rassembler à un… pénis géant.
Provocateurs, mais pas amish ni zadistes
N’ayant pas de recours juridique, les riverains ont décidé de jouer la carte de la provocation et d’alerter l’opinion publique sur une situation qui se répète un peu trop sur l’ensemble du territoire, avec des opérateurs faisant ce qu’ils veulent et des citoyens finalement impuissants. “Pour nous, c’est trop tard, nous n’avons pas de recours, mais partout les gens sont mis devant le fait accompli s’ils ne réagissent pas au plus vite. On veut juste les prévenir”, explique Laurence Desremaux, à la tête du collectif.
Pas question toutefois pour les opposants d’être catalogués de réfractaires à la technologie. “Nous ne sommes pas des amish ni des zadistes, juste des citoyens qui veulent être respectés. L’idée n’est pas d’être contre la 5G, nous sommes favorables aux nouvelles technologies, mais pas au prix de dénaturer notre si belle région”, explique Laurence Desremaux. Et de pointer le véritable problème : “Le problème, c’est la loi Elan qui favorise ces installations n’importe où. En plus, nous sommes sur des terres agricoles qui doivent être protégées, le pylône est sur une emprise en béton de 25 m²”. L’une des personnes ayant signé la pétition, comme 300 autres, note une incohérence à ses yeux : “On ne peut pas construire une écurie en bois pour des chevaux sur ce terrain, mais on nous colle cette antenne sous nos fenêtres”.
Manne financière et citoyens muselés
L’horticulteur Philippe Vaché déplore pour sa part une manne financière au détriment de la démocratie. “Notre projet, c’est de défendre le débat public et la démocratie. Avec la loi Elan, il n’y a pas de discussion possible, les citoyens sont muselés. Pendant ce temps, l’État va percevoir 2,8 milliards d’euros des opérateurs pour les fréquences 5G”, explique-t-il.
Source : Nice Matin (version papier)