Face aux nouvelles règles d’investissement pour les plateformes de SVOD, Canal+ ne voit pas l’intérêt de continuer à investir autant dans le cinéma français.
Canal+ enchaîne les dossiers conflictuels. Après le monde du sport, c’est dorénavant face au cinéma que la chaîne cryptée tape du poing sur la table. Elle conteste ainsi l’ordonnance publiée par le conseil d’état donnant six mois aux professionnels du cinéma pour trouver un accord sur une nouvelle chronologie des médias, délai raccourci par un nouveau décret passé le 28 janvier.
Il reste ainsi 20 jours aux acteurs du milieu pour trouver un point d’entente, sans quoi le ministère de la culture reprendra la main sur le dossier. Cette manoeuvre a fait sortir Canal+ de ses gonds, puisque le précédent accord sur la chronologie des médias devait durer jusqu’à fin 2022.
Cette dite ordonnance oblige les plateformes de SVOD à investir 20% de leur chiffre d’affaires dans les séries et films français et européens, dont 20% doivent être investis dans le cinéma afin de diffuser des films 12 mois après leur sortie en salle. Canal+ pour sa part, en tant que chaîne TNT, a pour obligation d’investir 12.5% de son chiffres d’affaires ou un minimum de 3.61€ par abonné pour préacheter des films. Soit un investissement de 160 millions d’euros dans le cinéma, pour une diffusion entre 6 et 8 mois après leur sortie en salle.
Pour la filiale de Vivendi, les calculs ne sont pas bons. En effet, quand Netflix doit investir 4% de son chiffre d’affaires dans la production de films, Canal+ en investit 12.5%, pour une fenêtre d’exploitation à moitié plus courte. “C’est risible”, s’étrangle l’un des dirigeants de la filiale de Vivendi.
La chaîne cryptée considère donc avoir deux possibilités. La première lui ferait conserver ses obligations TNT et demander une fenêtre d’exploitation des films avancée à trois mois. Seulement, le monde du cinéma ne l’acceptera probablement jamais.
L’autre option pour la chaîne est simple : renverser la table et devenir… une plateforme de SVOD. L’idée est assez claire : puisque le statut des plateformes est très avantageux, pourquoi ne pas l’adopter ? Canal+ pourrait ainsi abandonner son statut de chaîne de la TNT pour devenir une plateforme comme Netflix, grâce à son service MyCanal déjà mis en place.
Cette solution représente une menace réelle pour le cinéma français. Si Canal+ met cette menace à exécution, le partenaire du milieu depuis trente ans pourrait réduire considérablement ses investissements, passant de 160 millions par an à entre 30 et 40 millions. Et de leurs côtés, Netflix , Amazon et Disney+ devraient apporter au total entre 40 millions et 50 millions d’euros. Pour le cinéma, c’est une perte de la moitié de son budget envisageable. D’autant plus qu’en rendant sa fréquence TNT, Vivendi pourrait envisager plus sereinement le rachat du groupe M6-RTL.
Source : Le Figaro
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