Fibre optique : une maire décide de verbaliser les sous-traitants ne respectant pas les règles
Alors que les Français manifestent leur faim de fibre optique et que le nombre de prises raccordables augmente d’année en année, diverses actions à l’échelle locale et l’échelle nationale s’organisent pour enrayer les problèmes de malfaçon pointés du doigt à plusieurs reprises.
C’en est trop pour Adeline Roldao, maire de Survilliers, dans le département du Val-d’Oise. La commune de 4 200 habitants a subi “au moins une douzaine de coupures” au cours des six derniers mois, dont certaines “de plusieurs semaines, quand on connaît la capacité des opérateurs à se renvoyer la balle”. L’élue entend ainsi remettre de l’ordre dans les interventions des sous-traitants au niveau des armoires de rue.
“À Survilliers, comme dans bon nombre de communes, les armoires sont saccagées, les câbles sont arrachés ou sectionnés par les sous-traitants des opérateurs. Il est fréquent que des petits quartiers ou des îlots de quartiers se retrouvent sans Internet dans le contexte compliqué du télétravail à la maison, des étudiants confrontés à l’enseignement en distanciel et avec des seniors connectés à une téléassistance en cas de chute ou d’attaque”, explique Adeline Roldao.
Des amendes symboliques
Un arrêté municipal a ainsi été pris le 16 février pour obliger les sous-traitants “à signaler en amont l’intervention de leurs techniciens sur les armoires de fibre optique de ville”. Cela peut se faire sur le site de mairie, par e-mail ou par téléphone. Les opérateurs ont été appelés à ce propos et des autocollants ont été posés sur les armoires de rue.
Mais surtout, la commune a décidé de distribuer les amendes pour ceux ne jouant pas le jeu, en l’informant au préalable. Maintenant, l’amende est plus symbolique qu’autre chose, puisqu’on parle d’une amende de classe 1, soit 11 euros. “À mon avis, ce ne sera pas coercitif, mais ça engendre une démarche. Il faut que ça cesse urgemment”, selon Adeline Roldao. Initialement, la maire envisageait de cadenasser les armoires de rue. “Mais c’est illégal”, indique-t-elle.
“Une bonne chose”
La nouvelle semble en tout cas avoir été plutôt bien accueillie du côté des habitants. “C’est une très bonne chose, il faudrait que ce soit partout pareil pour les empêcher de faire n’importe quoi sur les boîtiers, car tout est ouvert. Cela permettra à la commune de savoir qui est intervenu et a pu faire une erreur et ainsi d’agir à son tour”, estime Isabelle, qui a perdu sa connexion à Internet d’octobre à janvier.*
“C’était catastrophique. J’ai une étudiante par correspondance et un lycéen partiellement à distance. Pour ma part, j’allais travailler au bureau, mais le soir je ne pouvais plus répondre au mail des clients. On nous a prêté une clé, mais, pour se connecter sur trois postes, c’était infernal. Nous n’avions plus de télé non plus”, raconte-t-elle.
Source : Le Parisien