Appareil à tout faire, le smartphone est vraiment pratique au quotidien. Revers de la médaille de cet aspect couteau suisse, le stress de se retrouver à court de batterie pour les utilisateurs.
Se retrouver à court de batterie peut se montrer gênant pour les utilisateurs de smartphones, surtout quand on en a réellement besoin. Cette éventualité suscite même une forme d’inquiétude, à en croire une étude commandée par le constructeur Oppo et réalisée par l’institut OpinionWay auprès d’un échantillon de 1 002 personnes âgées de 18 ans et de plus.
D’après les réponses données, ce malaise concernerait 34 % des Français. Il est plus perceptible avec les jeunes générations, plus connectées. Il concernerait ainsi 64 % des 18-24 ans, 53 % des 25-34 ans, 34 % des 35-49 ans et 23 % des 50-64 ans. Dans le cas des séniors, cette proportion tombe à 18 %. Autre chiffre marquant : 14 % des personnes interrogées indiquent partir en retard pour s’assurer que leur smartphone soit chargé au maximium. Cette proportion atteint même les 42 % chez les 18-24 ans.
Cette angoisse de la batterie vide s’illustre parfaitement avec le témoignage de Paul, étudiant de 23 ans. “Je suis tout nu sans portable, je suis perdu. J’ai peur de manquer un truc important et puis on en a besoin à chaque instant pour se déplacer ou s’occuper. Vous ne verrez jamais mon portable à 1 % de batterie. Je suis maniaque, mon portable est rechargé 4 fois par jour”, raconte-t-il.
Idem chez Juliette, responsable dans l’hôtellerie. “Si je dois me déplacer, j’ai toujours un chargeur sur moi. J’ai peur de ne pas avoir de batterie en cas d’urgence, c’est la base du téléphone. Mais j’ai aussi besoin du GPS pour me déplacer et échanger avec la personne que je dois retrouver. Parfois, j’attends jusqu’à la dernière minute pour partir pour qu’il charge un maximum”, narre cette femme de 28 ans.
Les spécialistes soulignent un vrai problème. “Voir sa batterie diminuer, c’est comme un enfant qui voit qu’il ne reste plus qu’une seule page du livre à lire ou qu’on lui enlève son doudou, cela crée une vraie angoisse qui renvoie aux traumatismes de la petite enfance”, explique un psychanalyste. Et d’ajouter : “il y a aussi le phénomène du Fear of Missing out (FOMO) ou la crainte de rater quelque chose qui est alimenté par notre imaginaire”.
“La panne de batterie est une sorte de grain de sable qui peut compromettre toutes formes d’opportunités. Les smartphones ont été poussés à leur limite avec le télétravail et la batterie est devenue le nerf de la guerre, recharger vite devient une condition de la nouvelle sérénité, tant il est vrai que nous sommes devenus dépendants de ces objets communicants”, explique de son côté un sociologue.
Raison de plus pour les constructeurs d’embarquer des batteries toujours plus grosses et des charges toujours plus rapides, afin d’absorber la hausse des performances et des usages. Beaucoup de smartphones embarquent désormais des batteries de 4 000 mAh et plus, tandis que la charge 5 Watts se fait de plus en plus rare, y compris sur les modèles à petit prix.
Source : Le Parisien
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