La France va investir 1 milliard d’euros dans la lutte contre la cybercriminalité
L’année 2020 a plutôt été intense concernant les cyberattaques. Le nombre d’attaques a été multiplié par quatre en comparaison à 2019 au vu du nombre d’interventions de l’Anssi, acronyme d’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information.
Depuis plusieurs années, les cybercriminels sont actifs et l’ensemble des pays ainsi que l’ensemble des secteurs d’activités y sont exposés. Au travers de moyens industrialisés et pour la plupart sophistiqués, les cybercriminels cible les failles des établissements de santé, des entreprises, des associations, des collectivités ou bien encore à monsieur et madame tout le monde.
Avec la crise sanitaire, la cadence des cyberattaques ne ralentit pas et ces menaces ne sont pas à prendre à la légère. Ce jeudi, le président de la République Emmanuel Macron a présenté sa stratégie de cyberdéfense, cette dernière vise à rehausser le niveau général de protections des acteurs publics et privés. Le développement de la filière de cybersécurité bénéficiera également d’un coup d’accélérateur.
La France va donc investir 1 milliard d’euros supplémentaires dans le plan de relance et du programme d’avenir. L’Anssi va quant à elle bénéficier d’une somme allouée s’élevant à 136 millions d’euros. Cette dernière permettra de réaliser entre autres des diagnostics de sécurité auprès des collectivités territoriales et établissements de santé.
Des sites pilotes feront l’objet de test de différentes solutions de sécurité dans le but de les étendre à un niveau national. L’Anssi a également pour projet de créer des CERT (Computer Emergency Response Team) à l’échelle régionale. Ces structures auront la capacité de réagir efficacement en cas d’urgence et auront la mission d’assister les victimes.
Cinq cents millions d’euros seront consacrés au développement de solutions technologiques de pointes. Financement de projet dans les centres de recherche comme le CNRS, l’INRIA par exemple ou encore au travers de projets collaboratifs avec des sociétés du secteur privé.
La France a pour objectif de multiplier par quatre le chiffre d’affaires de la filière de cybersécurité d’ici 2025 afin d’atteindre 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le nombre d’emplois dans ce secteur devrait également doubler. Pour cela, de plus en plus de formations ainsi que des masters en cybersécurité verront le jour. L’État compte investir dans le “campus cyber” afin de renforcer la cohésion entre les acteurs français de cybersécurité. D’ailleurs ce campus situé dans un immeuble de treize étages accueillera en septembre 2021 l’élite de la cybersécurité comme : Orange CyberDefense, Atos, Capgemini, Airbus Defence&Space, Sopra Steria… Ainsi que des PME, Start-up, laboratoire de recherches et d’innovation, centres de formation et administrations. Le but sera de renforcer les capacités de surveillance, de détection et de réponse aux menaces partagées via une base de données commune par exemple.
Au niveau européen et international, la France et son système judiciaire font intensifier leur coopération afin de chasser et démanteler les réseaux de cybercriminels. L’Anssi indique et surtout insiste : « Ce qui cassera la courbe exponentielle des attaques, c’est promouvoir une prévention efficace à chaque niveau. Tout le monde à un rôle à jouer ». En 2020, 80% des entreprises ayant déclaré une attaque, le point d’entrée été un phising par mail contenant un lien malveillant sur lequel une personne intérieure a l’entreprise a cliqué.
La plateforme cybermalveillance.gouv.fr existe pour rappeler à tous les précautions à prendre sur le web.
Source : Le Figaro