Lorsque l’on parle de mauvaise couverture réseau mobile, les regards se tournent vers les campagnes. Mais les tours de bureaux ne seraient pas mieux loties à en croire une étude selon laquelle trois quarts d’entre elles ne profiteraient pas d’une bonne couverture 4G.
Alors que Free, Orange, Bouygues et SFR continuent de charbonner dans le cadre du New Deal pour améliorer la couverture mobile, parvenant aujourd’hui à couvrir presque 100 % de la population (98 % de la population en 4G pour Free), c’est pour eux la perspective d’un nouveau chantier avec des tours de bureaux qui pourraient devenir “les dernières zones blanches” en France.
74 %, c’est en effet la proportion de tours de bureaux mal couvertes en 4G d’après une étude Hub One, la filiale télécoms du groupe Aéroports de Paris, reposant sur l’analyse de 61 tours de 100 mètres de haut et plus. Le chiffre grimperait même à 95 % dans le cas de bâtiments plus récents.
Cela s’explique par la proximité d’autres tours qui viennent perturber la communication avec les antennes des opérateurs et la densité de population qui se traduit par la saturation du réseau aux heures de pointe. Le phénomène s’amplifie avec les matériaux plus isolants des constructions récentes dites à haute qualité environnementale (HQE) qui diviserait par 100, voire 1 000, la puissance du signal.
“La vraie différence, c’est HQE versus non-HQE. La rénovation d’un bâtiment en HQE fait régresser la couverture. Or, les attentes de connectivité sont constamment en hausse. Aujourd’hui, on veut surtout du débit, mais demain, on exigera de la latence très faible”, indique Guillaume de Lavallade, directeur général de Hub One.
“Les bâtiments écologiques sont des remparts aux ondes. Or, aujourd’hui, 85 % des bâtiments neufs ou en rénovation sont HQE”, souligne de son côté Frédéric Forestier, responsable du pôle couvertures indoor chez Bouygues Telecom.
Ce à quoi il faudra ajouter le paramètre 5G, dont les hautes fréquences offrent de meilleurs débits, mais également une moins bonne pénétration des bâtiments.
Côté opérateurs, le sujet est pris au sérieux. “C’est un vrai sujet et le Wi-Fi n’offre pas une solution alternative satisfaisante, car il est déjà sursollicité. Ce sont donc les entreprises qui gèrent au cas par cas”, indique la Fédération française des télécoms.
Cela peut notamment passer par des réseaux d’antennes distribuées, autrement appelés DAS. “Avec le besoin de connectivité croissant, c’est un marché qui croît d’année en année”, note d’ailleurs Frédéric Forestier. Mais cela a un coût pour l’entreprise (400 000 euros pour un bâtiment de 50 000 m², d’après une estimation de la Banque des territoires en 2019), et il n’est pas toujours aisé d’obtenir un raccordement au réseau des opérateurs comme le déplorent les installateurs.
Source : Les Echos
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