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5G : le Haut Conseil pour le Climat veut des opérateurs engagés et des utilisateurs responsables, Orange fait aussi parler les chiffres

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Chacun veut apporter sa pierre à l’édifice pour un “numérique soutenable”. Après la FTT et l’Arcep, le Haut conseil pour le climat y va ainsi de ses propres recommandations. Pas de nouvelles fréquences 5G sans étude au préalable ou engagement en matière d’empreinte carbone. Les utilisateurs sont également à responsabiliser.

Récemment lancée en France par Orange, Free, Bouygues et SFR, la 5G continue de prendre du plomb dans l’aile. La nouvelle technologie se retrouve à présent pointée du doigt par un rapport du Haut conseil pour le climat publié ce samedi. L’instance consultative indépendante crée en 2018, avec pour mission de guider la politique du gouvernement en matière de climat, tire en effet la sonnette d’alarme sur l’empreinte carbone de la téléphonie mobile de cinquième génération.

Selon le Haut conseil pour le climat, le numérique a généré 15 millions de tonnes de CO2, soit 2 % de l’empreinte carbone de la France, en 2020. Soit autant que le secteur aérien. La 5G devrait y contribuer lourdement en ajoutant 2,7 à 6,7 millions de tonnes d’ici 2030. À ses yeux, la situation apparaît d’autant plus inquiétante que personne ne semble s’en préoccuper. L’instance y va ainsi de recommandations, tout en insistant sur le fait que ces dernières ne se substituent pas à une étude. Cette étude devra d’ailleurs s’attarder sur les aspects environnementaux, mais aussi sanitaires, sociaux, économiques et financiers.

Pas de nouvelles fréquences sans étude ou engagement

Avant toute attribution de nouvelles fréquences, le Haut conseil pour le climat invite à se pencher davantage sur l’empreinte environnementale de la 5G. “En l’absence de moratoire sur la 5G permettant de réévaluer la décision concernant les fréquences déjà distribuées, la première application d’une telle évaluation devra être l’attribution des prochaines bandes de fréquences pour la 5G”, peut-on en effet lire dans le rapport. Il s’agit, dans l’idée, d’introduire des engagements sur l’empreinte carbone, dans le processus d’attribution. L’idée d’un moratoire avait jusqu’ici été écartée par Emmanuel Macron en personne au motif d’une nécessité pour la compétitivité du pays. Le président avait même ironisé en parlant du modèle amish et d’un retour à la lampe à huile.

Des utilisateurs à responsabiliser

Mais les industriels ne seront pas les seuls à être sollicités. Le Haut conseil pour le climat insiste sur la nécessité de responsabiliser les utilisateurs, que ce soit au travers de leur usage (qualité de visionnage élevée ou lecture automatique dans le cas du streaming vidéo, par exemple) ou de leur achat d’équipements (renouvellement trop fréquent du smartphone, achat de nouveaux matériels connectés, méconnaissance de l’existence du reconditionné, etc.).

Un deuxième aspect ayant son importance pour le HCC, sachant que la hausse de l’impact carbone (comprise entre 18 et 44 %) pourrait s’expliquer pour plus de la moitié par les nouveaux matériels. “Environ la moitié de l’impact carbone de la 5G serait due à la production de terminaux, part qui monte aux trois-quarts si l’on ajoute la phase de production des terminaux, réseaux et centres de données. Seulement un quart de l’impact carbone de la 5G serait donc lié à l’utilisation des terminaux et des réseaux”, souligne le rapport.

D’autres aspects à prendre en compte

Ces chiffres ne mettent pas tout le monde d’accord. Côté gouvernement, on souligne que le rapport ne prend pas en compte les gains énergétiques permis par la 5G dans des secteurs tels que la logistique, le transport ou même l’agriculture. “Ce sont des chiffres bruts et pas nets”, note par exemple le secrétariat à la transition numérique.

Un aspect d’ailleurs souligné par Stéphane Richard. “Le Haut Conseil pour le climat semble oublier dans son rapport 5G les émissions évitées par le numérique” note le PDG d’Orange. Et d’ajouter, en faisant à son tour parler les chiffres  : “Rappelons qu’une T de C02 émise par le numérique, c’est 10 T évitées dans les autres secteurs. Ça change tout !”

Commanditaire du rapport, la présidence du Sénat estime pour sa part que les conclusions du Haut Conseil pour le climat vont dans le sens d’une proposition de loi, dont l’examen est prévu le 12 janvier 2021 et dont l’objectif est de réduire l’empreinte carbone du numérique.

Sources : La Tribune et Le Journal du Dimanche

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox

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Dimitri Tamion

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