L’Arcep formule 11 propositions impliquant les réseaux fixes et mobiles d’Orange, Free, Bouygues et SFR
L’Arcep fait 11 propositions pour un numérique plus soutenable. Le gouvernement, les opérateurs télécoms, les plates-formes de contenus, les éditeurs de logiciels, les centres de données et les utilisateurs, tout le monde doit y mettre du sien aux yeux du régulateur.
Le numérique, mais pas sans le curseur environnemental, tel était le message de l’Arcep au mois de juin dernier lorsqu’il a annoncé le lancement de sa plate-forme de travail “pour un numérique soutenable”. Ce mardi 15 décembre, le gendarme des télécoms a d’ailleurs publié 11 propositions issues de ce travail de réflexion auquel ont participé 127 personnes.
Les recommandations visent à conjuguer le développement du numérique et la réduction de son empreinte environnementale. Pas question de condamner ou restreindre le numérique. Mais pas question non plus de le dispenser des efforts communs pour préserver l’environnement. “C’est donc une voie du milieu entre les deux écueils du laisser-faire et de l’économie administrée qui est proposée”, indique ainsi l’autorité administrative.
Les pouvoirs publics ont leur rôle à jouer
L’Arcep commence par les pouvoirs publics. Le régulateur propose de “confier à une entité publique le pouvoir de collecter les informations utiles auprès de l’ensemble de l’écosystème numérique (fournisseurs de contenu et applications, éditeurs de systèmes d’exploitation, fabricants de terminaux et opérateurs de centres de données, au-delà des opérateurs de communications électroniques pour lesquels un tel dispositif existe déjà) afin de disposer de données granulaires et fiables essentielles à l’évaluation et au suivi de l’empreinte environnementale du secteur et des mesures mises en œuvre”.
Pour le gendarme des télécoms, il faut par ailleurs créer “un référentiel de mesure de référence”, afin notamment de mieux identifier les enjeux et mieux restituer l’information.
7 propositions concernant les opérateurs
Trois autres propositions concernent les réseaux fixes. Parmi elles : accompagner la transition du cuivre vers la fibre optique, soutenir les efforts de mutualisation des infrastructures et encourager les initiatives de mises en veille automatique des box (sur des plages définies ou en cas de non-utilisation prolongée). Quatre propositions ciblent de leur côté les réseaux mobiles. L’Arcep évoque l’évolution de l’indice de performances des réseaux en y intégrant le paramètre environnemental, l’étude des solutions permettant d’optimiser l’impact environnemental des réseaux (mutualisation, meilleur usage des fréquences) et le meilleur suivi des pratiques de subventionnement de terminaux. Il y a également l’analyse plus fine des impacts positifs et négatifs en vue d’une extinction des réseaux 2G et 3G.
Impliquer les autres acteurs et les utilisateurs
Les opérateurs auront leur part du travail, mais les autres acteurs du numérique devront aussi mettre la main à la pâte. L’Arcep recommande ainsi d’impliquer les fournisseurs d’applications et contenus (adaptation de la qualité de diffusion, limitation de la lecture automatique, etc.), les éditeurs des systèmes d’exploitation (maintien des anciennes versions, par exemple) et les opérateurs de centre de données (optimisation de l’architecture des data centers, optimisation du refroidissement, etc.). Sans oublier de mettre les utilisateurs dans la boucle. Le régulateur invite à les responsabiliser eux aussi par “une démarche de régulation par la donnée”. Cela sous-entend de favoriser “l’émergence d’outils d’aide à la décision du consommateur quant à ses choix et leur impact sur l’environnement”. Le régulateur formule ainsi l’idée d’un “baromètre environnemental” permettant de valoriser les meilleures pratiques de l’ensemble de l’écosystème numérique”.