Face aux éventuelles publicités trompeuses des opérateurs sur la 5G, l’Etat sera moins vigilant que prévu
La mise en place d’un groupe de travail emmené par la DGCCRF afin d’encadrer les campagnes de communication d’Orange, SFR, Bouygues et Free sur la 5G, a été avortée. Ce sera à l’Arcep de veiller au grain.
Pour éviter toutes publicités trompeuses des opérateurs autour de la 5G et les éventuelles plaintes du côté des consommateurs, le gouvernement a souhaité poser un cadre clair et non équivoque en septembre dernier, pour une transparence totale sur les promesses technologiques de la nouvelle génération de téléphonie mobile. Un groupe de travail devait ainsi être mis sur pied sous l’égide de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Les opérateurs Bouygues Telecom et SFR, ainsi que l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, avaient même confirmé être de la partie.
Mais il n’en sera pas ainsi. Selon les informations des Echos, ce groupe de travail ne verra finalement pas le jour, une décision dans ce sens été prise par le gouvernement le 20 novembre dernier.
Néanmoins, “cela ne veut pas dire qu’aucun action ne sera prise”, assure le cabinet de Cedric O, secrétaire d’Etat au numérique. Il s’agirait d’une décision collective. Après réflexion, le groupe de travail aurait fait doublon avec les travaux menés par l’Arcep. De son côté, le régulateur se montre extrêmement vigilant vis-à-vis des opérateurs en encadrant d’ores et déjà leurs cartes de couverture 5G. Une liste de recommandations leur a d’ailleurs été transmises en septembre dernier. Le mot d’ordre reste le même, d’éviter de tromper les consommateurs.
Il faut dire que les craintes sur d’éventuelles publicités mensongères de la part des opérateurs sont bien réelles et résultent des différentes bandes utilisées. La fréquence 3,5 GHz, obtenue récemment lors d’enchères, offrira une meilleure 5G que les bandes 700 MHz et 2100 MHz. Reste aussi que la nouvelle génération de téléphonie mobile reposera jusqu’en 2023 sur un coeur de réseau 4G. Pour jouir des débits promis par cette technologie et d’une latence ultra-réduite, il faudra attendre 3 ans. C’est également sur ce point que le gouvernement souhaitait encadrer la communication des telcos.