Sans doute un “ouf” du côté des opérateurs, en plein lancement commercial de la 5G. Leurs antennes peuvent commencer à s’installer près des aéroports. La vigilance reste toutefois d’actualité. Tout n’est pas réglé.
Orange, Free, Bouygues et SFR peuvent souffler un peu. Ils voient d’estomper un possible obstacle à l’heure du déploiement de la téléphonie mobile de cinquième génération. Après avoir mené les “analyses techniques complémentaires” demandées par la Direction générale de l’aviation civile à propos d’un “risque majeur” de brouillage, l’Agence nationale des fréquences vient de délivrer les premières autorisations d’antennes 5G près des aéroports.
Les opérateurs restent toutefois vigilants avec une proportion d’antennes potentiellement à risque passée de 5 à 2 %. Un reliquat s’expliquant par un manque de données et dont la validation pourrait ainsi demander plusieurs semaines ou mois supplémentaires.
“L’objectif, désormais, c’est de mieux comprendre les altimètres qui n’ont pas suffisamment de protection par rapport aux bandes de fréquences”, explique Gilles Brégant, patron de l’ANFR. “N’oubliez pas qu’à tout moment nous pouvons suspendre une antenne. Par ailleurs, nous sommes plutôt confiants, car ce problème qui était abordé jusqu’à présent pays par pays est en train d’être abordé continent par continent”, ajoute-t-il.
Du côté des opérateurs, toute zone de contrainte ou d’exclusion, aussi minime soit-elle, a un coût financier. “Même si au final 1 % des antennes n’ont pas le feu vert de l’ANFR, ça représente quand même 30 millions d’euros. Cela ouvre la voie à du contentieux indemnitaire. Pour les opérateurs, ce dossier est loin d’être fini”, souligne un acteur du secteur des télécoms.
Les opérateurs avaient récemment affiché leurs craintes concernant un retard de déploiement de la 5G en 3,5 GHz près des aéroports. En cause : des réserves émises par la Direction générale de l’aviation civile au motif de possibles interférences avec l’altimètre à bord des avions (4,2 à 4,4 GHz), l’appareil permettant de mesurer la distance entre l’avion et le sol ou les obstacles. Cet appareil utilise des bandes de fréquences proches de celles utilisées par la 5G. Sans compter une variété d’appareils, parfois anciens et ne réagissant pas la même manière en présence d’antennes 5G. Des craintes que les telcos jugeaient non fondées, mais surtout un véto arrivé tardivement.
Ne cachant pas son agacement, SFR avait écrit au gouvernement et menacé de ne pas verser les 118 millions d’euros dus à l’État (premier paiement pour les fréquences 3,5 GHz), tant que les réserves de la DGAC “n’auront pas été levées”. Bouygues Telecom demandait de son côté une indemnisation “à proportion de ces nouvelles contraintes”.
L’ANFR s’était voulue rassurante. Il n’y aurait qu“un retard de quelques semaines, voire de quelques mois, sur un nombre limité d’antennes à proximité des aéroports”, selon son directeur général. “Il n’y aura pas de zones d’exclusion durables. Les aéroports français ont la 2G, la 3G et la 4G. Ils auront aussi la 5G”, avait affirmé le gendarme des ondes.
Source : Les Echos
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