IPV6 : Free à deux doigts du 100% d’activation pour ses abonnés Freebox, loin devant tous ses rivaux
L’Arcep dévoile son baromètre annuel de la transition vers l’IPv6. Free a déjà activé cette technologie pour 99% de ses abonnés fixes mi-2020, et si Orange et Bouygues progressent, SFR quant à lui régresse.
La pénurie de l’IPv4 est actée depuis fin 2019, le dernier bloc d’adresse disponible ayant été alloué le 25 novembre. Ce manque d’adresse entraîne également, selon l’Arcep, une augmentation du prix de ces dernières, bloquant l’arrivée potentielle de nouveaux acteurs sur le web. La migration vers l’IPv6 est donc “brûlante d’actualité“, explique la police des télécoms. Du côté des opérateurs, l’Arcep “constate des progrès”, mais appelle les telcos à renforcer encore plus leurs efforts.
Côté activation, Free a réalisé une progression fulgurante. Sa part d’abonnés fixe activés en IPv6 est passée de 80% en juin 2019 à 99% fin juin 2020, portée par la décision de l’opérateur en mai 2019 de supprimer la possibilité de désactiver l’IPv6. Il distance ainsi complètement Orange, deuxième avec 75%, Bouygues et ses 28% et SFR atteint un taux de 1,6% d’abonnés fixes activés en IPv6.
Les projections à mi-2023 sont jugées “encourageantes” pour Free et Orange. L’opérateur de Xavier Niel atteindra les 100% à cette échéance, tandis que celui de Stéphane Richard prévoit un taux d’activation entre 85% et 95%. Si du côté de ces deux telcos, l’Arcep est confiant, le gendarme tire la sonnette d’alarme pour les deux opérateurs restants.
SFR est particulièrement visé, avec un taux d’activation en baisse, passant de 6,7% mi-2019 à 1,6% mi-2020. Cette chute s’explique principalement par ” la diminution des clients activés en FttH” d’après le régulateur, et l’opérateur au carré rouge est encouragé à réaliser cette activation par défaut et systématiquement. A noter d’ailleurs que sur le réseau XdSL, l’opérateur annonce 100% de clients IPv6-ready, contre 1,8% de clients activés. Les activations à venir pour la filiale d’Altice sont également insuffisantes pour le gendarme des télécoms (entre 5% et 15% à mi-2022 et entre 10% et 20% à mi-2023).
Malgré sa progression et des prévisions encourageantes, le rythme de déploiement de Bouygues Telecom est jugé insuffisant par la police des télécoms. Ce dernier renouvelle donc ses encouragements à accélérer l’activation de l’IPv6 sur le réseau fixe.
Du côté des offres professionnelles, le déploiement est également insuffisant et l’Arcep incite à une activation plus rapide. Bouygues Telecom, Free et SFR sont pour leur part encouragés à entamer au plus vite la transition sur la 4G fixe. Orange quant à lui, compte l’intégralité de ses clients 4G fixe IPv6-ready, et est invité à l’activer par défaut sur cette technologie.
Sur le réseau mobile, l’Arcep alerte à nouveau sur le retard des opérateurs dans le déploiement. Bouygues Telecom se démarque nettement, avec 87% de clients Android et 98% de clients iPhone activés en IPv6 à mi-2020. Pour Free Mobile, le régulateur estime “particulièrement regrettable que Free Mobile n’ait pas encore entamé la transition de son réseau mobile à ce jour, et n’ait toujours pas transmis de prévisions”. En effet, si SFR non plus n’a pas encore activé l’IPv6 pour ses abonnés mobiles, il prévoit un activation à hauteur de 85% sur les iPhone l’année prochaine, et entre 10 et 20% sur les mobiles Android.
Pour rappel, l’iPV6 doit à terme remplacer l’iPv4, qui ne peut pas générer suffisamment d’adresses. Grâce à des adresses de 128 bits au lieu de 32 bits, IPv6 dispose d’un espace d’adressage bien plus important.