5G : valse de perturbations autour de l’allumage des réseaux d’Orange, Free, SFR et Bouygues à Paris
La 5G déployée en retard à Paris ? Pourtant insensée, la possibilité est crainte par les opérateurs. En cause, une maire de Paris qui retarderait l’activation du réseau par divers leviers, afin de ne pas froisser les écologistes.
Une 5G rapidement déployée dans les grandes villes de France, sauf Paris ? Cela apparaît étrange, alors que la capitale a écarté toute idée de moratoire, mais c’est pourtant la crainte des opérateurs. Cela s’explique de différentes manières.
Il y a en effet la concertation autour de la 5G lancée pour mettre les citoyens dans la boucle et dont les recommandations seront rendues le 5 décembre, puis présentées en Conseil de Paris les 15, 16 et 17 décembre. Des élus écologistes ont d’ailleurs dénoncé l’opacité autour de celle-ci.
À cela s’ajoute le fait qu’Orange, Free, Bouygues et SFR vont devoir déposer des dossiers auprès de l’Agence d’écologie urbaine pour toutes les demandes autour de la 5G, que ce soit avec les nouvelles fréquences, ou celles déjà utilisées avec la 4G, conformément à une charte spécifique à Paris et négociée depuis 2003 avec les opérateurs pour maîtriser l’évolution de l’exposition aux ondes. Ces dossiers feront l’objet d’une instruction, contrairement à ce qui se fait sur le plan national où le dépôt d’un dossier d’information en mairie n’a qu’une valeur informative et n’implique aucune réponse. Sans oublier la mise à jour de cette charte, pour y intégrer le volet 5G. Cette évolution repose justement sur la concertation citoyenne devant permettre de “définir des garde-fous sur les usages souhaitables ou non”. Elle a d’autant plus d’importance que l’allumage des réseaux 5G y est conditionné.
Des opérateurs patients, mais combien de temps ?
L’accumulation de ces différentes choses complexifie la tâche aux opérateurs et pourrait ainsi repousser de plusieurs mois l’activation des antennes 5G, y compris celles déjà installées. Un comble, avec SFR disant par exemple pouvoir proposer une couverture à 90 %. Prêts techniquement, les opérateurs pourraient ainsi décider de passer en force, mais aucun ne semble avoir l’intention de le faire, au moins pour l’instant. S’ils sont patients pour le moment, ils pourraient toutefois décider de passer par la voie judiciaire, afin de ne pas se laisser mettre des bâtons dans les roues, au regard de l’important vivier d’abonnés que représente Paris (les habitants et ceux venant pour travailler ou visiter). Ils pourraient aussi rappeler la récente installation de capteurs autonomes par l’ANFR pour surveiller l’évolution des niveaux d’exposition, avec en plus une carte en ligne pour consulter les mesures. Paris est devenue la troisième ville équipée de ce type de dispositifs après Nantes et Marseille.
En plus de désengorger les réseaux 4G, la 5G doit également accompagner de grands événements comme les Jeux olympiques de 2024. Difficile d’imaginer des JO sans 5G, alors que les regards du monde entier se tourneront vers la capitale française.