Un climat toujours tendu, avec des riverains refusant l’implantation d’une antenne Free et ne parvenant pas à trouver un terrain d’entente avec l’opérateur. La commune dit ne plus pouvoir les aider.
Les tensions ne diminuent pas à Chantemerle-lès-Grignan, village de quelques centaines d’âmes dans la Drôme où Free compte installer une nouvelle antenne pour améliorer sa couverture mobile. Celle-ci se traduira plus précisément par un pylône de 36 mètres de haut dans le quartier des Bréchets.
Depuis plusieurs mois, les réfractaires se battent en effet becs et ongles contre le projet de l’opérateur. Ils dénoncent notamment une installation “hors normes” qui “sera nettement visible depuis la place du village et de nombreux autres points de vue, dont certains considérés comme remarquables”. Les opposants suggèrent également d’attendre la fibre optique, puis de “réévaluer les besoins complémentaires éventuels qui subsisteraient”.
Des discussions avec Free n’ont permis aux opposants d’obtenir un autre lieu d’implantation. Deux autres sites étaient proposés, mais ne convenaient pour des raisons géographiques ou techniques. Les suggestions de réduction de taille ou de camouflage n’ont pas non plus trouvé écho pour des raisons techniques.
Regroupés au sein d’un collectif, les riverains ont lancé une pétition en ligne et comptaient notamment sur la justice administrative pour faire entendre leur voix. Sauf que le tribunal administratif de Grenoble a rejeté le recours.
Ayant déposé un nouveau recours, les riverains comptent sur le conseil municipal pour stopper le projet. “Seul le conseil municipal a le pouvoir de décider de l’interruption de ce projet en prenant une délibération d’abandon”, indiquent-ils. Ce à quoi la maire Fabienne Carmon a répondu dans un courrier adressé à la population : “Le collectif présente les choses comme si nous avions encore un pouvoir. Mais on n’a plus de pouvoir”. En février dernier, la commune a donné son accord pour résoudre un problème de zone blanche. Or, d’après le texte de la loi Élan du 23 novembre 2018, “À titre expérimental, par dérogation à l’article L. 424-5 du code de l’urbanisme et jusqu’au 31 décembre 2022, les décisions d’urbanisme autorisant ou ne s’opposant pas à l’implantation d’antennes de radiotéléphonie mobile avec leurs systèmes d’accroche et leurs locaux et installations techniques ne peuvent pas être retirées”.
Source : Le Dauphiné Libéré
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