Dans le déploiement de la 5G, le patron d’Orange ne veut pas reproduire les erreurs du passé et prône un équilibre entre le rural et les zones urbaines. Bien loin de ses déclarations de 2012 en marge du lancement de Free Mobile.
Les enchères 5G sont bouclées, reste au régulateur à délivrer les autorisations d’utiliser des fréquences à Orange, Free, SFR et Bouygues. Puis viendra courant décembre le lancement des offres 5G et l’activation des réseaux. En attendant, les opérateurs poursuivent le déploiement de leurs antennes sur le territoire, “les enchères sont restées dans des niveaux de prix raisonnables qui nous permettent de commencer tout de suite à investir dans les réseaux”, a expliqué hier le PDG d’Orange lors de l’Université d’été du Très Haut Débit, rapporte Le Figaro. L’occasion pour lui de revenir sur la feuille de route du FAI.
A contrario de la 4G, la cinquième génération de téléphonie mobile sera déployée d’abord dans les grandes villes certes mais aussi en zones rurales. Le cahier des charges de l’Arcep est stricte, 3 000 sites en 2022, 8 000 en 2024 et 10 500 sites en 2025 avec l’obligation de 25% des sites des deux derniers jalons à déployer dans une zone rassemblant les communes des zones peu denses et celles des territoires d’industrie, hors des principales agglomérations.
Pour Orange, c’est aujourd’hui une nécessité, il faut établir un « équilibre entre le rural et les zones urbaines » pour le déploiement de la 5G. « Au vu des débats actuels, nous avons vu que certains cœurs de ville bobos n’en veulent pas, mais que toute la métropole autour en veut », martèle par ailleurs son PDG, en référence aux élus de grandes villes de gauche et écologistes, demandant un moratoire. A contrario, « dans le Cantal, un élu m’a dit : moi je la veux la 5G, venez tout de suite », poursuit-il, ne manquant pas de mettre en perspective le monde agricole et de l’usine de demain.
Il faut le dire, de l’eau a visiblement coulé sous les ponts depuis 2012 et l’arrivée de Free Mobile. En janvier de la même année, Stéphane Richard avait alors suscité la polémique et provoqué un vrai bad buzz. Interrogé sur l’opérateur de Xavier Niel, le patron d’Orange a alors lancé « tout ne se résume pas à un prix […] La mamie du Cantal n’a pas besoin de la même offre qu’un geek à Paris. Free ne va pas rafler tous les clients avec une offre unique. Nous, nous essayons de proposer la meilleure offre pour chaque catégorie d’utilisateur ». Est née alors la fameuse Mamie du Cantal sur Twitter, si chère à Free.
Ces propos ont ainsi fait grand et déplu au député UMP du Cantal en place et président du Conseil Général, Vincent Descoeur, lequel a alors publié une lettre dénonçant les déclarations caricaturales de Stéphane Richard. “Ce raccourci caricatural est d’autant plus malvenu et injustifié que le Cantal a été l’un des premiers départements à offrir le haut débit pour tous en tous lieux, au prix d’un investissement conséquent et d’un partenariat public-privé conclu avec…, dois-je vous le rappeler, France-Télécom”, a-t-il asséné. Plus de 8 ans plus tard, le patron d’Orange corrige le tir et ne fait cette fois-ci aucune inégalité de traitement entre les abonnés d’Ile-de-France et ceux des territoires ruraux. Reste désormais à joindre les paroles aux actes.
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