Le gouvernement et les opérateurs main dans la main pour réduire l’empreinte écologique des smartphones
75 %, c’est la part de l’empreinte écologique du numérique que représentent les smartphones. Aidé par les opérateurs, le gouvernement veut mettre un coup de frein à l’obsolescence programmée et pousser le secteur du reconditionné.
À l’heure où 100 millions de téléphones dorment dans les tiroirs et où la 5G va nécessiter le renouvèlement des terminaux, le recyclage de ces derniers devient un sujet de premier plan. Avec l’extraction des matériaux nécessaires à leur fabrication, l’assemblage ou encore l’acheminement, il faut dire que ces appareils de notre quotidien représentent à eux seuls “75 % de l’empreinte écologique du numérique”, comme l’a rappelé Barbara Pompili, la ministre de la transition écologique. Pas facile pour autant de faire lever le pied à toute une industrie et calmer le fléau incessant de smartphones qui se déverse sur le marché avec des prix et des technologies incitant au renouvèlement régulier.
Les opérateurs télécoms dans la boucle
De son côté, Orange a affiché sa volonté de mettre le pied sur l’accélérateur, avec son programme Re, continuité d’une démarche initiée il y a 10 ans ayant permis de récolter plus de 15 millions de téléphones dans l’ensemble des pays où le groupe est présent. Stéphane Richard, PDG de l’opérateur historique estime que les smartphones reconditionnés sont un des moyens d’action à l’échelle des opérateurs. Free en est également avec les boîtes de collecte de mobiles désormais disponibles dans 32 de ses Free Centers.
Le gouvernement en soutien à la filière du reconditionné
On sait également que le gouvernement a commandé une enquête de la DGCCRF, sur fond de plaintes des réparateurs et reconditionneurs concernant la difficulté à trouver les pièces détachées et les prix élevés rendant les réparations économiquement peu intéressantes, et qu’il veut éclairer davantage le consommateur grâce à la mise en place d’un “indice de réparabilité”, une note sur 10 à la manière du spécialiste iFixit qui se penche sur les appareils high-tech afin d’en noter la facilité de réparation. Cet indice sera mis en place dès le mois de janvier 2021. Le gouvernement entend aussi soutenir le secteur du reconditionné, avec notamment une enveloppe de 21 millions d’euros pour la filière ou encore un taux de TVA réduit.
Avec dans l’idée de vider les tiroirs et de fournir de la matière à la filière du reconditionné, Cédric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, adresse un message clair aux Français : “J’invite dès aujourd’hui tous les Français à rapporter ces téléphones dans la boutique de l’opérateur le plus proche”. Pour aider la filière, Benoit Varin, patron de Recommerce, indique un autre aspect : “il faut aussi que l’État impose à tous les revendeurs et reconditionneurs de payer des taxes en France et renforcer les contrôles douaniers pour éviter des appareils reconditionnés low cost venus de Chine”.
Source : Le Parisien