Redevance TV : bientôt payée par tous, mais moins chère ?
Un maximum de contributeurs pour un coût moins élevé par tête, telle est la piste explorée pour faire évoluer la redevance audiovisuelle. Les entreprises mettraient aussi la main à la poche.
Ayant tels appareils à la maison, suis-je assujetti à la redevance audiovisuelle ? Voilà une question qui ne se poserait plus avec l’“universalisation” de la redevance audiovisuelle proposée par une quarantaine de députés, parmi lesquels le président de la Commission des affaires culturelles Bruno Studer.
L’idée serait que tout le monde contribue, y compris ceux ne possédant pas de téléviseur. Les entreprises seraient également invitées à mettre la main à la poche, à partir d’un certain seuil de chiffre d’affaires ou d’un certain nombre de salariés, fixés par décret. Cela permettrait d’envisager une redevance audiovisuelle passant de 138 à 100 euros, tout en maintenant les recettes à un niveau équivalent à celui d’aujourd’hui , à savoir plus de 3 milliards d’euros. Celle-ci serait prélevée à la source.
“On considère que les Français écoutent la radio, regardent la télévision sur smartphone, etc.”, indique Bruno Studer, au quotidien Les Echos, pour expliquer l’idée d’”universalisation” de cette taxe. Et d’ajouter : “Sans compter que France Télévisions, notamment, contribue très largement à la création française et les différents groupes au rayonnement de la France”. “Il ne s’agit pas de créer une nouvelle taxe, mais de poursuivre la déflation fiscale”, est-il expliqué.
D’autres pistes explorées par le passé
Le sujet est, on le sait, sensible, et promet des débats houleux. Ce n’est en tout cas pas la première fois que l’évolution nécessaire de la redevance audiovisuelle se retrouve mise sur la table. Par le passé, le gouvernement avait envisagé de l’étendre à tous les écrans, afin d’intégrer les nouveaux moyens de visionnage (ordinateur, tablette et smartphone), avant d’abandonner l’idée. Sans oublier la possibilité d’une suppression évoquée à plusieurs reprises par Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics. Une annonce perçue comme un coup de massue auprès des professionnels de l’audiovisuel.
Avec la nouvelle proposition d”universalisation”, il s’agirait de maintenir le financement de l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, etc.), tout en baissant le coût par tête. Difficile en revanche d’attendre un avis favorable de la part du gouvernement, avec le risque d’y avoir une nouvelle hausse d’impôts sur fond de crise sanitaire.
Source : Les Echos