La mise au point du Président Emmanuel Macron concernant le déploiement de la 5G n’est pas passée inaperçue. Elle n’est en tout cas pas du goût d’Alain Bazot, de l’UFC-Que Choisir. Il rappelle d’ailleurs que l’association fait partie de ceux à réclamer un moratoire.
“Ni modèle Amish, ni modèle bulldozer”, titre Alain Bazot. Le président de l’association de consommateurs l’UFC-Que Choisir, a en effet pris la plume en personne pour dénoncer l’inflexibilité du gouvernement concernant la 5G et la moratoire demandé par plusieurs élus. C’est tout particulièrement la récente mise au point du Président de la République Emmanuel Macron qui l’a fait sortir de ses gonds.
“Comment, qui plus est, accepter que la 5G puisse être commercialisée sans avoir bâti une réglementation empêchant les opérateurs, via des campagnes marketing frôlant la filouterie, de vendre la 5G comme étant nécessairement un progrès technologique, alors qu’en réalité le saut qualitatif par rapport à la 4G sera parfois inexistant ?”, s’interroge par ailleurs Alain Bazot. Fin 2019, l’UFC-Que Choisir réclamait à l’Arcep, le gendarme des télécoms, une régulation à la hauteur pour éviter les dérives marketing. L’association demande ainsi “un moratoire sur les projets de commercialisation de la 5G”.
À ce sujet, le gouvernement prévoit un encadrement pour éviter toute publicité trompeuse sur la 5G. Selon les informations des Echos, un groupe de travail va ainsi être mis sur pied sous l’égide de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Le gouvernement souhaite “établir un cadre clair et non équivoque”, afin d’éviter les plaintes des consommateurs qui pourraient se sentir lésés. Pas question de leur laisser espérer l’accès à une Super 5G dans les prochains mois.
Dans son billet, le président de l’UFC-Que Choisir reproche également un certain mépris vis-à-vis de celui qui réclame un débat et se retrouve étiqueté de “technophobe”, en référence au terme “amish” employé par le président de la République. Il dénonce un “amalgame”, comme si demander un moratoire sur la 5G signifiait forcément refuser toute technologie. Un raccourci facile, en somme, à ses yeux. Il rappelle que l’association demande “la création d’un droit opposable à un Internet de qualité”.
“Comment accepter que les questions de santé soient un non-sujet pour les promoteurs les plus acharnés de l’évolution technologique, dont le chef de l’État, qui confond vitesse et précipitation ?”, se questionne Alain Bazot, invitant ainsi à attendre les conclusions de l’Anses sur les risques sanitaires liés à la 5G, dont la publication est prévue au cours du premier trimestre 2021. “Il faut parfois savoir donner du temps au temps”, insiste Alain Bazot dans son argumentaire.
“Comment accepter que le débat démocratique soit empêché par une volonté d’imposer, quel qu’en soit le prix, une technologie à l’ensemble de nos concitoyens ?”, note également le président de l’UFC-Que Choisir, suggérant en filigrane plus de pédagogie pour une meilleure compréhension et acceptation pour le grand public.
Source : UFC-Que Choisir
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