Plus de 20 millions de foyers français désormais éligibles à la fibre, Orange et SFR dans l’obligation de cravacher en zone AMII
Malgré la crise sanitaire et des restrictions handicapantes, les opérateurs ont continuer de déployer la fibre à un rythme soutenu au deuxième trimestre. La tache s’annonce toutefois très compliquée pour Orange et SFR en zones moyennement denses.
“L’importante accélération observée l’an dernier n’a pas pu être poursuivie, mais les opérateurs maintiennent un rythme élevé”, c’est en résumé le bilan positif dressé par l’Arcep hier lors de la publication de son observatoire haut et du très haut débit fixe pour le deuxième trimestre. Avec plus de 1,2 million de locaux supplémentaires rendus raccordables à la fibre, soit environ 10% de plus en comparaison à la même période l’année dernière, les opérateurs ont bien résisté à la crise sanitaire. Au 30 juin, 20,8 millions foyers français étaient éligibles à une offre fibre sur les 30,7 millions attendus d’ici 2022, soit une hausse de 33% en un an. A titre d’exemple, 17 millions d’entre-eux peuvent souscrire à un abonnement FTTH de Free et 19,3 millions à une offre d’Orange.
L’Arcep scrute en zone AMII
“Ce deuxième trimestre est légèrement supérieur au premier, mis à part dans les zones très denses où un ralentissement est observé“, constate par ailleurs le régulateur. La majorité de la croissance se fait toujours toutefois dans ces zones déployées par Orange et SFR avec plus de 700 000 locaux été rendus éligibles durant l’exercice.
Malgré tout, l’horizon s’assombrit pour les deux opérateurs, obligés désormais de cravacher pour tenir leurs engagements. Avec 10,54 millions de prises raccordables, la mission s’annonce presque impossible.
Orange couvrait fin juin 67% des locaux des communes sur lesquelles il s’est engagé quand SFR voyait son pourcentage de couverture grimper à 75%.
Selon Les Echos, pour atteindre les 100 %, les deux rivaux ont en théorie neuf mois pour déployer 5,5 millions de lignes ou au moins 4,2 millions de lignes en écartant les 8 % à déployer « sur demande ». L’Arcep se montre par conséquent aujourd’hui très vigilante : “le rythme des déploiements sera critique sur les prochains trimestres et l’Arcep continuera d’être attentive aux efforts des opérateurs pour atteindre leurs objectifs.” Orange et SFR sont prévenus.
4,5 millions de foyers éligibles dans les zones peu denses
Sur les réseaux d’initiative publique, le rythme des déploiements reste pour sa part soutenu, avec une progression ce trimestre de plus de 400 000 locaux rendus éligibles. Au total, les opérateurs d’infrastructure couvrent désormais 4,5 millions de foyers français pour un objectif de 16,8 millions. Il reste encore à construire 75% des prises RIP. Plutôt compliqué aussi sachant que chacune d’elles est “3 fois plus difficile à déployer qu’en zone dense ou AMII”, a fait savoir la fédération InfraNum en début d’année.