Les forts investissements annoncés par Iliad/Free dans les réseaux inquiètent le marché
Difficile de satisfaire tout le monde. Les opérateurs télécoms investissent massivement, ce qui améliore les performances de leurs réseaux, mais inquiètent les investisseurs. Le titre d’Iliad en fait les frais.
Malgré l’annonce de bonnes performances commerciales et financières au cours du premier semestre 2020, avec notamment 243 000 nouveaux abonnés fibre optique et 80 000 nouveaux abonnés dans le mobile en France, qui plus est sur fond de ralentissement de l’économie en raison de la crise sanitaire, le titre Iliad a chuté en Bourse. Le jour de l’annonce des résultats, il démarrait à 184 euro, pour terminer à 174,40 euros, soit une baisse de 5,3 %. À l’heure où sont écrites ces lignes, le titre du groupe s’affiche à 173,10 euros, en baisse de 0,49 %.
Cette baisse du titre Iliad à la Bourse de Paris s’explique par les inquiétudes du marché concernant les investissements dans les réseaux. “Le groupe a indiqué durant une conférence téléphonique qu’il prévoyait de maintenir un niveau d’investissement très élevé cette année et encore plus en 2021, alors que le consensus attendait une nette réduction”, souligne Stéphane Beyazian, analyste chez MainFirst. “La demande des Français pour la fibre et le succès du lancement de la Freebox Pop (NDRL : 100 000 en 2 mois) nous amènent à revoir à la hausse nos objectifs sur le déploiement de la fibre optique”, a expliqué Thomas Reynaud, le directeur général d’Iliad. Le groupe tablait en effet sur 2 millions d’abonnés fibre d’ici fin 2020 et 4,5 millions en 2024. Ses objectifs sont désormais de 2,8 millions et 5 millions respectivement.
Or, au regard des investisseurs, ces investissements accrus dans les réseaux contrebalancent les bonnes performances commerciales en se répercutant sur la trésorerie disponible du groupe. Le solde d’Ebitdaal pour 2020 est attendu à plus de 700 millions d’euros, contre plus de 800 millions d’euros auparavant. Il est également attendu à plus de 900 millions d’euros, contre plus d’un milliard d’euros auparavant.
Il faudra forcément investir
Avec la volonté du gouvernement de généraliser la fibre optique d’ici 2025 et de ne pas prendre trop de retard dans la 5G pour laquelle les enchères sont prévues pour fin septembre, les investissements de la part des opérateurs ne sont pas prêts de ralentir. Pas dans l’absolu en tout cas.
En début d’année, Stéphane Richard, patron d’Orange indiquait ainsi “nos investissements commenceront à décroître en 2022”. Sans compter que la 5G n’est pas citée dans le plan de relance récemment présenté par le gouvernement et prévoyant environ 7 milliards d’euros pour le numérique.
Source : Challenge