Fibre : l’Etat prévoit de faire “un effort significatif supplémentaire”, les opérateurs espèrent un vrai coup de pouce
Nicolas Guérin, président de la FFT.
En pleine université d’été du numérique “Ruralitic” à Aurillac, Cédric O s’est fendu ce matin d’une première annonce en matière de financement pour la couverture numérique du territoire. La Fédération Française des Télécoms espère des ambitions aussi fortes qu’en Allemagne.
L’objectif est clair, aider la filière à relancer pleinement le chantier de la fibre en France, et assurer la transformation numérique du territoire. Le plan de relance d’infraNum présenté début juillet n’est visiblement pas tombé dans l’oreille d’un sourd. A cette occasion, Etienne Dugas, président de la fédération des professionnels de la fibre et du numérique avait appelé le Ministre de l’économie Bruno Le Maire “à la plus grande prise en compte des mesures proposées ce jour dans le cadre de son futur plan de relance global pour la France, dont le numérique et les infrastructures sous-jacentes ont été annoncées comme un vecteur essentiel par le Président de la République.”
Il faut dire que le coût total des mesures demandées par la fédération donne le vertige, 11,2 milliards d’euros pour une prise en charge de 7 milliards d’euros par l’Etat, les collectivités et fonds européens. A y regarder de plus près, la généralisation de la fibre à savoir 97% de la population couverte en 2025, nécessiterait à elle seule un investissement de 5,3 milliards d’euros. Le coût pour la filière serait de 3 milliards d’euros, le reste (2,3 milliards d’euros) serait alors à la charge des pouvoirs publics.
A défaut de s’avancer sur un éventuel montant, le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a laissé entrevoir à ce propos ce matin un important coup de pouce de l’Etat lors de la 15ème édition de Ruralitic , le rendez-vous du numérique en territoire rural à Aurillac.
“Le plan de relance inclura des moyens à la hauteur des enjeux de la couverture numérique du territoire. Nous allons faire un effort significatif supplémentaire”, a t-il assuré.
Car les enjeux sont importants. Il est aujourd’hui nécessaire de “garantir l’accès aux infrastructures numériques à l’échelle nationale, de sécuriser l’emploi de la filière et d’ améliorer l’insertion sur le marché du travail des jeunes générations”, ne cesse de répéter Infranum. Cela passera par la bascule du Plan France THD 2022 à la généralisation de la fibre pour mettre fin aux inégalités d’accès entre les foyers et entreprises. “Nous avons besoin de considérer que l’accès à internet est un service essentiel ” comme l’eau et l’électricité, convient Cédric O.
Les opérateurs espèrent un plan d’investissement important
Mais le chemin est encore long, la pandémie a ralenti le déploiement de la fibre. Le nouveau président de la Fédération Française des Télécoms le concède. Si les opérateurs seront tous au rendez-vous de l’engagement qui a été pris dans le cadre du New Deal mobile, “sur la partie fibre, il y aura du retard. On accélère, on est mobilisé pour rattraper ce retard, mais on fait face, il faut en être conscient à des difficultés majeures notamment à un manque de main d’oeuvre qualifiée. “ , explique Nicolas Guérin et d’ajouter : “On a bien conscience que l’industrie des télécoms sera un des piliers de la relance économique. On verra ce que Bruno Le Maire. On espère qu’il y aura des ambitions aussi fortes que ce que l’on a pu voir en Allemagne.” De l’autre côté du Rhin, sur 130 milliards d’euros consacrés aux plans d’investissements, “il y a 7 milliards qui sont consacrés à un “petit sujet” qu’on appelle la 5G”, poursuit-il. Le message est passé.