Free ne panique pas face à son coup de mou sur le marché fixe, mais continue de miser sur la Freebox Révolution

Free ne panique pas face à son coup de mou sur le marché fixe, mais continue de miser sur la Freebox Révolution

Malgré la perte de son leadership en  matière de recrutement sur le fixe, la faute à un quatrième trimestre très faible, Free affiche une confiance assumée. L’opérateur préfère insister sur une croissance de long terme plutôt que sur une performance trimestrielle. Avec un marché arrivé à maturité et une concurrence féroce, Free devra cependant continuer à innover pour conserver son attractivité. Pour l’heure, sa Freebox Révolution, vieillissante, continue de lui donner satisfaction.

Lors de la conférence de presse d’Iliad, organisée ce 25 mars en marge de la publication des résultats annuels du groupe, les dirigeants de Free ont été interrogés sur la perte de vitesse de l’opérateur sur le marché du fixe depuis l’été dernier. En 2024 et malgré 6 premiers mois de haut vol, Free a perdu son leadership en matière de recrutement de nouveaux abonnés au profit de Bouygues Telecom. L’opérateur a en effet enregistré seulement 5000 nouveaux clients au quatrième trimestre, contre 100 000 un an  auparavant, alors que Bouygues a attiré 112 000 abonnés sur la même période. Même Orange, qui commence à retrouver la santé commercialement, affiche des recrutements supérieurs avec 10 000 nouveaux clients.

Une situation présentée comme une évolution logique du marché

Interrogé sur ce ralentissement, Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad, relativise la situation :

“Quelque part, c’est une bonne nouvelle. Cela signifie que Free, mais aussi les autres opérateurs, ont fait leur job sur le marché des télécoms en France. J’insiste sur un point : l’équation télécoms en France est unique. Aujourd’hui, plus de 90 % des Français ont accès à la fibre Free. On constate une certaine maturité du marché, et dans ce contexte, nous continuons à croître de plus de 5 % par an. C’est aussi la raison pour laquelle nous nous tournons vers d’autres activités, comme le marché des entreprises et les infrastructures dédiées à l’IA. Nous restons leaders sur l’ensemble de l’année 2024 ( NDLR : box + mobile).”

L’analyse de Thomas Reynaud met en avant un facteur clé, celui d’un marché du fixe en France aujourd’hui arrivé à maturité. La forte pénétration de la fibre et la stabilisation du nombre d’abonnés limitent les opportunités de croissance rapide selon lui. Dans ce contexte, Free se positionne sur des marchés stratégiques d’avenir plutôt que de mener une course effrénée aux abonnés.

La croissance au long terme plutôt que le court terme

De son côté, Nicolas Thomas, directeur général de Free, insiste sur la performance globale de l’opérateur au cours des dernières années :

“La performance est quand même exceptionnelle : nous avons gagné deux millions d’abonnés en trois ans en France. La force de Free, c’est de s’inscrire sur le long terme. Nous avons la chance d’être 100 % privés grâce à notre fondateur, ce qui nous permet de respecter des principes cardinaux : ne pas créer de confusion et ne pas adopter une approche court-termiste. Nous n’avons pas lancé une deuxième marque pour masquer nos résultats. Chaque trimestre, nous ne cherchons pas nécessairement à avoir le volume le plus élevé. Ce qui compte, c’est une croissance continue et stable. J’espère que nous pourrons dire la même chose dans 25 ans.”

Nicolas Thomas met en avant une différentiation clé par rapport à ses concurrents. Contrairement à Bouygues, SFR ou Orange qui utilisent des marques low-cost et offres promotionnelles pour dynamiser leurs recrutements, Free prétend privilégier une stratégie de long terme en évitant une approche trop agressive de conquête de marché.

Une réponse quand même face à la concurrence ?

Mais il faut aujourd’hui l’avouer, Free doit aujourd’hui faire face à des offres agressives sur le fixe, notamment celle de Bouygues Telecom avec sa Pure Fibre 8 Gbit/s à 23,99 €/mois. Pour répondre à cette concurrence, Free mise toujours sur sa Freebox Révolution, lancée en 2010 et déclinée en version “Light” ou via des ventes privées court-termistes.

Interrogé sur l’opportunité de lancer une nouvelle box d’entrée de gamme, Free reste évasif :

“On n’aime pas commenter les surprises que nous réservons à nos abonnés et nos décisions commerciales. Nous aimons beaucoup la Freebox Révolution, c’est un produit extraordinaire. Mais nous aimons aussi continuer à innover et à évoluer. Voyons ce que l’avenir nous réserve.”

Cette réponse laisse planer le doute sur l’arrivée d’une nouvelle box destinée à renforcer la stratégie de Free sur le marché du fixe. Pour l’heure, cela ne semble pas au programme. L’opérateur travaille sur le lancement d’un nouveau player dont la date de lancement n’est toujours pas connue.

 

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox