Alors qu’Iliad pourrait tenter une fusion ou une acquisition, le gouvernement italien lui met des bâtons dans les roues

L’idée d’un rapprochement entre Telecom Italia et Iliad ne semble pas au goût du gouvernement de Giorgia Meloni, qui pousse pour des investissements nationaux dans l’opérateur historique.
Le groupe Poste Italiane, majoritairement contrôlé par l’État italien à hauteur de 64%, a franchi un nouveau cap samedi en entrant au capital de Telecom Italia. Il a acquis 9,8% des parts de l’opérateur télécoms, précédemment détenues par la Caisse des dépôts italienne (CDP), marquant ainsi un premier pas vers une future alliance stratégique. Cette transaction s’inscrit dans le cadre d’une initiative lancée par le gouvernement de Giorgia Meloni, qui cherche à renforcer le secteur des télécommunications en Italie.
Cette prise de participation dans Telecom Italia pourrait perturber les ambitions du groupe français Iliad, maison-mère de Free, qui envisage de fusionner sa filiale italienne avec l’opérateur historique ou au moins d’acquérir des parts de l’opérateur. Poste Italiane a qualifié cette opération d’investissement stratégique destiné à créer des synergies et à favoriser la consolidation du marché des télécoms dans le pays, soulignant les avantages d’une telle alliance pour l’économie italienne.
L’entrée de Poste Italiane au capital de Telecom Italia est perçue comme une démarche politique de la part du gouvernement nationaliste italien. Cette initiative vise à offrir une alternative “italienne” face aux investisseurs étrangers comme Iliad, détenu par le milliardaire Xavier Niel. Le gouvernement a également pris le contrôle de plusieurs éléments stratégiques du secteur, dont le réseau fixe de Telecom Italia, racheté en juillet 2024 avec le fonds KKR pour 22 milliards d’euros.
Pour financer en partie cette acquisition, Poste Italiane a cédé à la CDP sa participation de 3,78% dans Nexi, une société spécialisée dans les paiements électroniques. Le groupe postal, déjà présent sur le marché du mobile avec une part de 4%, pourrait à terme envisager une fusion de sa filiale PosteMobile avec Telecom Italia, qui détient actuellement une part de marché de 37,6%.
Source : AFP