Contre toute attente, Free et Orange ont prolongé récemment leur contrat d’itinérance jusqu’en 2022. Mais pourquoi au juste ? C’est une question de 2G d’après Xavier Niel.
Deux ans de plus mais il y a une raison à cela. En avril dernier, l’Arcep a annoncé hier la prolongation de l’itinérance Orange chez Free Mobile jusqu’au 31 décembre 2022. Si la fin du contrat liant les deux opérateurs devait prendre fin début 2021, cette annonce a suscité la colère de certains abonnés. Il faut dire que l’itinérance est devenue une vrai plaie pour beaucoup, la faute à des débits extrêmement faibles. Dans une interview accordée à Univers Freebox, Xavier Niel résume parfaitement la situation : ” le contrat d’itinérance, c’est de la 3G sur laquelle on a de la data qui va à la vitesse de la data 2G, au delà de ça, on s’est retrouvé avec une difficulté, c’est que l’on a pas de 2G en France, et on a pourtant des abonnés 2G”. Pour le fondateur, l’idée principale aujourd’hui derrière ce prolongement, “c’est de se dire comment on est capable de traiter ces abonnés et donc on avait besoin de cette extension”.
Autre raison, si Free ne cesse de muscler son réseau mobile grâce au déploiement accéléré de ses sites 4G, et notamment d’antennes 700 MHz, l’opérateur dispose encore d’un réseau voix “dans un certain nombre d’endroits avec une couverture inférieure notamment à Orange, donc l’idée c’était de prolonger de quelques mois pour arriver au moins à un niveau équivalent”.
Sur la 4G, Free commence à être bon, poursuit Xavier Niel : “Là où on a notre réseau 4G, franchement je crois que l’on est les meilleurs, on le voit dans les tests, c’est ce que nous disent les abonnés”. Reste que lorsque ces derniers ne captent pas la 4G de l’opérateur et se retrouvent en itinérance, ” ils sont en 3G, c’est pas brillant et on est très mauvais”, concède t-il d’où l’importance de séparer les deux dans les tests mobiles, prône le fondateur de Free. Une manière de dire que Free doit donc encore améliorer sa couverture du territoire afin d’éviter à certains abonnés de surfer à la vitesse de la 2G.
Avec le déploiement des antennes en 700 MHz, une bande de fréquences dite en or, car permettant d’améliorer sensiblement la couverture réseau mobile, les abonnés Free Mobile accrochent de plus en plus souvent le réseau de leur opérateur et ont moins de chances de se retrouver sur celui d’Orange avec ses débits désormais bridés à 384 kbit/s. Il faut dire que Free enchaîne les cartons plein chaque mois en matière de déploiement de sites 4G, devançant la plupart du temps ses rivaux. Selon les dernières données de l’ANFR, au 1er juillet 2020, Free comptait 16 665 sites 4G en service, dont 15 640 antennes 4G 700 MHz en service.
En parallèle, un nouveau paramètre est venu l’année dernière améliorer grandement l’expérience des abonnés Free Mobile devant encore composer avec l’itinérance Orange : le réseau 208.16. Avant, il fallait parfois jusqu’à 30 minutes pour basculer sur une antenne Free après avoir été connecté à une antenne Orange, ce qui pouvait être grandement pénalisant lors de l’utilisation d’un ascenseur ou du passage dans un parking. Avec ce réseau, le laps de temps avant le retour sur le réseau Free se compte en secondes dès la détection d’une antenne de l’opérateur. La donne n’est plus du tout la même. D’autant plus que ce mécanisme concerne tous les sites.
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