Orange accuse le gouvernement de privilégier Starlink au détriment du réseau mobile de Mayotte. L’opérateur historique dénonce également un manque de reconnaissance du travail effectué par les opérateurs locaux.
Après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, le gouvernement a fait le choix de l’installation de 200 points d’accès Wi-Fi Starlink pour “assurer les télécommunications en urgence”, a fait savoir hier le nouveau Premier ministre, François Bayrou. Cette annonce a rapidement suscité de vives réactions, en particulier celle du directeur des affaires publiques d’Orange, Laurentino Lavezzi, qui a exprimé sur X sa frustration et incompréhension face à ce qu’il perçoit comme une mise à l’écart des opérateurs locaux.
Le cyclone Chido, d’une intensité sans précédent, a plongé Mayotte dans une crise humanitaire et technique majeure. Les infrastructures télécoms n’ont pas été épargnées : le réseau mobile d’Orange, par exemple, avait initialement été réduit à seulement 25 % de couverture. Pourtant, en dix jours, grâce aux efforts acharnés des collaborateurs sur le terrain, la couverture est remontée à 75 % de la population.
« Pas un mot pour les opérateurs et leurs collaborateurs qui, comme tous à Mayotte, ont subi le cyclone et doivent gérer leur propre survie tout en rétablissant les réseaux », regrette Laurentino Lavezzi. Loin de demander des éloges, il pointe l’absence de reconnaissance pour un travail colossal réalisé dans des conditions extrêmes. Le cœur de la polémique réside dans la décision du gouvernement de privilégier les points Wi-Fi provisoires de Starlink. « Ces hot spots, bien que médiatisés, sont bien moins performants et couvrants qu’un réseau mobile », souligne le responsable d’Orange. Ce choix est d’autant plus critiqué qu’il s’accompagne de décisions opérationnelles controversées : les générateurs électriques indispensables pour maintenir les infrastructures télécoms seraient ainsi attribués en priorité à Starlink.
« Avec seulement quatre générateurs, nous pourrions augmenter la couverture mobile Orange de 75 % à 85 % de la population », affirme-t-il, questionnant la logique économique et stratégique de cette répartition des ressources. Le choix de confier une partie du rétablissement de la connectivité à une entreprise étrangère comme Starlink, au détriment des opérateurs locaux, suscite des interrogations. « Ces décisions laissent pantois sur le terrain de la souveraineté numérique », insiste Orange.
Malgré ces tensions, l’opérateur historique ne perd pas espoir. Il espère que les futures politiques publiques tiendront compte des réalités locales. Le projet de loi spécifique à Mayotte, actuellement en préparation, pourrait apporter des solutions : simplification des procédures d’urbanisme, allègement fiscal pour les stations mobiles à reconstruire, et révision des décisions récentes en matière de gestion des réseaux d’initiative publique.
Dans ce contexte, la réaction d’Orange reflète non seulement un appel à une meilleure coordination, mais aussi une demande de reconnaissance pour les efforts de ceux qui, sur le terrain, rétablissent le lien essentiel entre les habitants de l’île.
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