Orange, Free, SFR et Bouygues paient la moitié des taxes et des investissements autour du numérique, pour un tiers des revenus
La Fédération Française des Télécoms pointe du doigt un “déséquilibre” entre l’utilisation des réseaux et les investissements nécessaires pour qu’ils fonctionnent.
Les opérateurs français sont ceux qui présentent le plus fort investissement par habitant, avec un CAPEX de 123€/ha d’après la dernière étude de la FFT. Cet investissement important qui permet le développement des réseaux fixes et mobile se retrouve, au goût des opérateurs, pénalisé par une fiscalité importante et un déséquilibre vis-à-vis des plateformes.
En effet, en 2023, les opérateurs français n’ont généré qu’un tiers (34.1%) des revenus de l’écosystème numérique, mais ont représenté 53.3% des investissements et 55.6% des contributions fiscales. Le contraste est particulièrement important si l’on considère que les acteurs de l’internet (Meta, Microsoft, Amazon…) représentent 33.1% des revenus de ce marché, pour 32.5% des investissements et 27.8% des impôts et taxes.
Avec des parts de revenus presque égales, ces deux types d’acteurs se retrouvent avec des investissements et taxations bien différentes. Un écart qui est très souvent mis en avant par la FFT, notamment à travers des réclamations de faire payer les géants du web pour financer l’investissement dans les réseaux, puisqu’ils représentent une majorité du trafic. Cela comprend par ailleurs les grosses plateformes de streaming comme Netflix, qui est cette fois rangé dans la case des fournisseurs de contenus : ces derniers représentent 9.1% des revenus, mais n’investissent que pour 3.8% et sont taxés à 5.7%.
La Fédération en profite d’ailleurs pour rappeler que la fiscalité spécifique appliquée aux opérateurs télécoms en France augmente de 5% par an et atteint environ 1.6 milliard d’euros en 2023. Les impôts représentent donc pour les opérateurs télécoms 6% du chiffre d’affaires, contre 3% pour la moyenne des entreprises du CAC 40. Quant aux investissements, ils ont représenté 13.8 milliards d’euros en 2023, la majorité ayant été réalisés sur le fixe.